La République démocratique du Congo (RDC) est le pays le plus touché de la Région africaine par la l’épidémie de mpox, avec environ 80 % des cas confirmés en laboratoire et des décès notifiés sur le continent cette année. Bien que la mpox se transmette principalement par contact physique étroit, elle peut toucher n’importe qui. Les populations vulnérables sont exposées à un risque accru d’être infectées et de développer une forme grave de la maladie.
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) collabore avec les autorités sanitaires nationales pour mettre en œuvre des interventions ciblées destinées à protéger les groupes vulnérables. On peut notamment citer la formation des travailleurs de la santé, l’appui à la surveillance des maladies et à la recherche de cas contacts, la communication sur les risques adaptée au contexte et l’engagement communautaire, l’acheminement de fournitures médicales et la prise en charge des cas, ainsi que l’amélioration des systèmes et des infrastructures de distribution des vaccins.
Parmi les personnes les plus vulnérables en RDC figurent les sept millions de personnes déplacées à l’intérieur du pays, ainsi que plus d’un demi-million de réfugiés et de demandeurs d’asile, dont beaucoup vivent dans des camps avec un accès limité à l’eau, à l’assainissement et aux services de santé.
« La détection de cas de mpox dans ces camps est une source de préoccupation, car une forte densité de population peut accélérer la propagation du virus. C’est pour cette raison que nous intensifions les mesures de santé publique telles que l’élargissement de l’accès aux services de santé et aux installations d’assainissement dans ces zones afin de prévenir la transmission de la mpox », souligne le Dr Bachir Mbodj, gestionnaire des incidents liés à la mpox au bureau de l’OMS en RDC.
Alors que la République démocratique du Congo est confrontée à de multiples crises qui se succèdent, notamment des conflits et la malnutrition, l’intégration des mesures de santé publique dans les efforts humanitaires au sens large reste une priorité. Dans le cadre d’une riposte humanitaire plus étendue, l’OMS collabore avec des partenaires tels que Médecins sans frontières (MSF), Alima, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) afin que les services de santé essentiels continuent d’être assurés dans les camps de réfugiés et de personnes déplacées internes.
« En combinant l’expertise technique de l’OMS et les compétences de l’OIM dans le domaine du contrôle aux frontières, nous pouvons limiter la propagation transfrontalière de la mpox et protéger les communautés en République démocratique du Congo comme dans les pays voisins », a indiqué le Dr Popol Bureme, responsable national de l’OIM pour la santé des migrants en RDC.
Au moins 60 membres du personnel de l’OIM ont été formés à la surveillance de la maladie et à la prise en charge des cas de mpox. Aussi des installations de traitement et d’isolement ont été créées aux points d’entrée de la République démocratique du Congo. Parallèlement, et en plus de porter assistance à de nombreuses dizaines d’autres membres du corps médical, l’OMS a déployé 18 médecins dans le Nord-Kivu afin de soutenir la vaccination et d’autres interventions médicales.
Au Nord-Kivu, où vivent 2,5 millions de personnes déplacées, l’OMS a créé trois centres de santé permanents capables de traiter jusqu’à 2000 personnes par semaine, 23 structures sanitaires temporaires près des camps de personnes déplacées et quatre centres d’isolement à l’intérieur des camps. Des initiatives de même nature ont aussi été lancées dans le Sud-Kivu et plus de 1800 personnes ont été vaccinées dans les camps de personnes déplacées dans tout le pays.
L’OMS apporte également un appui technique et financier au Programme national de lutte contre le VIH/sida en RDC, en tirant parti de sa portée dans les communautés pour venir en aide aux travailleurs du sexe qui sont également vulnérables à l’infection par la mpox. Les travailleuses du sexe représentent environ 3 % de la population féminine âgée de 15 à 49 ans. L’aide apportée à ce groupe comprend le dépistage, le traitement et les soins de suivi.
Au Nord-Kivu comme au Sud-Kivu, le Programme national de lutte contre le VIH/sida a formé des responsables d’associations de travailleurs du sexe et d’autres groupes à risque, tels que les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes, pour qu’ils deviennent des pairs éducateurs en matière de lutte contre la mpox. Cent vingt autres personnes devraient recevoir une formation dans la capitale, Kinshasa. Pour chaque pair éducateur formé, l’on estime que 80 personnes seront touchées et recevront des informations essentielles sur la prévention de la mpox et sur les avantages de la vaccination contre cette maladie. Jusqu’à présent, près de 16 % des personnes vaccinées contre la mpox en RDC sont des travailleurs du sexe.
« L’implication de ces personnages dans nos efforts contribue à la sensibilisation, car les communautés qu’ils représentent leur font confiance et ils se sont déjà avérés par le passé de puissants communicateurs sur le VIH/sida et sur les infections sexuellement transmissibles », explique la Dre Clotilde Melisa Inaka Boolu, point focal du programme de lutte contre la mpox. Avant d’ajouter : « Le message comprend désormais des informations sur la mpox, ce qui permettra de protéger non seulement les travailleurs du sexe, mais aussi leurs clients et leurs communautés. »
Organisation Mondiale de la Santé
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