Les Ministres de la santé et les délégués de 20 pays africains ont adopté le 31 Octobre 2024, une déclaration historique visant à renforcer la résilience climatique des systèmes de santé et faire face aux profondes répercussions sanitaires du changement climatique sur le continent.
La Déclaration de Harare, adoptée lors de la première Conférence africaine sur le climat et la santé (CHAC), appelle à une action immédiate et concertée de la part de plusieurs parties prenantes, notamment les gouvernements, les universités, les organismes de financement et la société civile, afin de lutter contre les effets néfastes du changement climatique sur la santé et d’améliorer le bien-être des populations africaines.
Lors de l’ouverture officielle de la conférence, Son Excellence Emmerson Mnangagwa, Président de la République du Zimbabwe, a déclaré : « Le changement climatique n’est pas seulement une catastrophe environnementale. Il s’agit d’une urgence de santé publique et je suis fermement convaincu que les recommandations formulées lors de cette conférence ouvriront la voie à un continent plus sain et plus durable, où personne ni aucun lieu ne sera laissé de côté. »
La Déclaration de Harare, qui s’aligne sur le cadre récemment adopté par l’OMS pour l’édification de systèmes de santé durables et résistants au climat dans la Région africaine, a été approuvée par les Ministres de la santé et les représentants des pays engagés dans l’initiative Alliance pour une action transformatrice sur le climat et la santé (« ATACH ») dirigée par l’OMS, ainsi que par plus de 500 participants à la Conférence africaine sur le climat et la santé.
« Notre Région est confrontée chaque année à de multiples situations d’urgence liées au climat. Il est essentiel de garantir la résilience des systèmes de santé. Je salue les engagements pris par les responsables de l’élaboration des politiques de santé pour édifier des systèmes de santé résilients capables de s’adapter aux changements climatiques et d’en atténuer les effets », a indiqué la Dre Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique.
L’Afrique est confrontée à un fardeau de plus en plus lourd de maladies sensibles au climat, avec une transmission croissante de maladies à transmission vectorielle et d’origine hydrique. Des statistiques récentes révèlent une augmentation de 14 % des infections liées au paludisme en 2023, ce qui pourrait mettre en danger 147 à 171 millions de personnes supplémentaires d’ici à 2030. De plus, 18 pays africains ont signalé des épidémies de choléra liées à des catastrophes naturelles, contribuant à un nombre impressionnant de 836 600 cas entre janvier 2023 et mars 2024, ainsi qu’à une malnutrition généralisée et à des déplacements de population.
Reconnaissant la charge disproportionnée de risques sanitaires liés au climat à laquelle sont confrontées les populations africaines, la Déclaration de Harare propose une stratégie globale pour relever ces défis. Elle souligne la nécessité de consolider la recherche et la production de connaissances en investissant dans des études qui évaluent les effets spécifiques du changement climatique sur la santé en Afrique et recensent les interventions efficaces. Il est également essentiel d’améliorer la politique et la prise de décisions en intégrant les considérations relatives aux changements climatiques dans les politiques et stratégies nationales de santé, afin de garantir que la santé soit une priorité dans les plans d’action sur le climat.
La Déclaration de Harare souligne aussi l’importance d’améliorer les systèmes de surveillance et d’alerte précoce afin de suivre les risques sanitaires liés au climat pour une riposte diligente et efficace.
La Déclaration de Harare en appelle également à la mise en place de systèmes de santé résilients face aux changements climatiques en renforçant la capacité des infrastructures de santé à s’adapter aux changements climatiques et à en atténuer les effets néfastes, notamment grâce aux améliorations nécessaires et à la formation du personnel.
Pendant la Conférence africaine sur le climat et la santé, le Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique, en collaboration avec le Wellcome Trust, a organisé une réunion de haut niveau pour favoriser la collaboration entre les parties prenantes de la santé et du climat. Cette réunion a été l’occasion d’évaluer la mise en œuvre par les pays des engagements pris lors de la Conférence des Parties et de définir une feuille de route pour le climat et la santé en Afrique.
Avec l’accompagnement de l’OMS, 29 pays africains ont adhéré à l’ATACH, manifestant ainsi leur volonté de préserver la santé et le bien-être de leurs populations. L’évènement parallèle organisé par l’OMS et le Wellcome Trust a permis aux délégués d’échanger sur des stratégies réalistes pour intégrer les priorités sanitaires dans les cadres climatiques mondiaux et renforcer la collaboration interministérielle.
La Conférence sur le climat et la santé en Afrique est organisée par le Centre for Sexual Health, HIV and AIDS Research (CeSHHAR) du Zimbabwe, en collaboration avec le Ministère de l’environnement, du climat et de la faune, le Ministère de la santé et de la protection de l’enfance et le Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique, entre autres partenaires.
Organisation Mondiale de la Santé
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