En Guinée Conakry, une trentaine de centres de santé proposent des services gratuits de dépistage du cancer du col de l’utérus, offrant ainsi à des milliers de femmes, la chance d’une détection précoce de la maladie et d’une prise en charge adéquate. Par le passé, beaucoup de Guinéennes n’avaient pas accès à des centres de dépistage de proximité, surtout dans les zones reculées.
Pour pallier ce déficit, les autorités sanitaires ont décidé d’intégrer le dépistage du cancer du col de l’utérus dans les services de santé sexuelle et reproductive. Cette intégration est accompagnée de la mise en place des centres de dépistage de proximité couplée à la sensibilisation.
Grâce à l’appui de l’USAID en 2004, l’hôpital régional de Kankan et les hôpitaux préfectoraux, ainsi que tous les centres urbains de Siguiri, de Faranah et de Kankan, ont été équipés pour le dépistage et le traitement du cancer du col de l’utérus. Par ailleurs, une clinique mobile sillonne les villages éloignés des structures sanitaires afin de permettre aux femmes de se faire tester et de les référencer vers des centres de prise en charge au besoin. Au fil des années, les régions de Kindia et de Labé se sont jointes au programme.
Depuis octobre 2021, 15 sites supplémentaires offrent des services de dépistage du cancer du col de l’utérus, portant le total à 32. Le traitement des lésions précancéreuses est désormais disponible dans deux établissements et devrait être prochainement élargi à tous les sites.
Sur 7 274 nouveaux cas de cancer enregistrés en Guinée en 2021, le cancer du col de l’utérus est le plus répandu chez les femmes. Il représente 26,3 % de tous les cancers recensés et un ratio de mortalité de 71 %. La plupart des cas surviennent entre 30 et 49 ans chez de jeunes femmes, en pleine période de vie reproductive avec d’énormes conséquences sociales.
Plus le cancer du col de l’utérus est détecté précocement, plus les chances de guérisons sont élevées. « Le cancer du col de l’utérus se développe de manière silencieuse pendant au moins 15 ans, s’il n’y a pas une pathologie sous-jacente. Si dans cet intervalle de temps la maladie est découverte, les lésions précancéreuses peuvent être traités et la patiente de guérir facilement », explique le responsable de l’Unité d’oncologie de Donka, Pr Keita Namory, soulignant que le traitement des lésions précancéreuses est gratuit dans les structures sanitaires publiques. « Quand le dépistage se fait tardivement, le traitement est très coûteux et les chances d’en guérir très minces », ajoute le spécialiste.
« L’amélioration de l’offre de soins par l’intégration des activités de dépistage du cancer de col de l’utérus dans le paquet minimum des activités des centres de santé et des hôpitaux est la meilleure approche pour éviter que les femmes ne se fassent dépister trop tardivement. Et nous y travaillons avec les autorités sanitaires », déclare Dr Casimir Manengu-, Représentant de l’OMS en Guinée.
Il y a quelques années dans le pays, les stades trois et quatre, les formes les plus évoluées et les plus graves de la maladie, représentaient 85 à 90 % des cas. Mais avec la multiplication des centres de dépistage, le nombre de cancer en phase terminale a diminué. « Actuellement, beaucoup de cas sont vus au stade I et II. Donc on augmente les chances de guérison », se félicite le Pr Namory Keita.
Le soutien de l’OMS à la stratégie de la Guinée pour l’élimination du cancer du col de l’utérus prend en compte le renforcement de capacités des travailleurs de la santé. A ce jour, 495 personnes ont été formées. L’Organisation offre des appuis techniques, financiers et logistiques lors des journées scientifiques de la société guinéenne du cancer.
L’OMS a soutenu la création du Centre régional francophone de formation à la prévention des cancers gynécologique de Conakry. Il est le bras scientifique de l’Organisation dans la prévention des principaux cancers gynécologiques spécifiquement le cancer du col de l’utérus et celui du sein.
Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique
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