Des pays d’Afrique de l’Ouest s’unissent pour accélérer l’accès aux produits de diagnostic essentiels dans la région

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FIND, l’alliance mondiale en faveur du diagnostic, et la Société africaine de médecine de laboratoire (ASLM), en collaboration avec les Centres africains de contrôle et de prévention des maladies (CDC Afrique), ont accueilli les représentants de 15 pays d’Afrique de l’Ouest dans le but d’accélérer l’accès aux produits de diagnostic essentiels dans la région. Premier du genre, l’événement, organisé à Dakar (Sénégal) les 20‑21 octobre 2022, a réuni des représentants des ministères de la Santé et du réseau des laboratoires ainsi que des partenaires des principales institutions de santé mondiales.

 

Les 15 pays représentés étaient le Bénin, le Burkina Faso, le Cap-Vert, la Côte d’Ivoire, la Gambie, le Ghana, la Guinée-Bissau, la Guinée, le Liberia, le Mali, le Niger, le Nigeria, le Sénégal, la Sierra Leone et le Togo.

 

Les tests de diagnostic font partie intégrante de l’accès et de la prestation des soins de santé, depuis les soins primaires jusqu’aux services de laboratoire, et ils constituent un catalyseur clé de la CSU. Les récentes recherches de la Commission sur les diagnostics du Lancet (https://bit.ly/3D88Cgq) montrent qu’une personne sur deux seulement a accès à des services de dépistage de base. Or, une réduction de l’écart de diagnostic pour seulement six des conditions prioritaires pourrait éviter 1,1 million de décès prématurés chaque année dans les pays à revenu faible ou intermédiaire.

 

L’Organisation mondiale de la santé gère une liste des dispositifs de diagnostic in vitro essentiels (LDE) (https://bit.ly/3DpMqzS) – un panier de types de tests recommandés pour soutenir le diagnostic des maladies infectieuses et non transmissibles à chaque niveau du système de santé dans les environnements avec et sans laboratoire. Fournie à titre de guide et de référence, cette liste n’est pas prescriptive et doit être adaptée à chaque pays afin de répondre aux besoins spécifiques de leurs populations respectives en matière de santé.

 

L’événement organisé la semaine dernière visait à lancer le développement des LDE nationales dans toute l’Afrique de l’Ouest, en tant que levier pour améliorer l’accès du niveau des soins de santé primaires aux tests essentiels (diagnostic in vitro et imagerie), renforcer les infrastructures de santé clés et accélérer les progrès nationaux et régionaux vers la CSU.

 

Durant deux journées, les délégués ont été accueillis par le Pr Amadou Moctar Dieye, directeur des laboratoires du Sénégal, des conférenciers et des panélistes parmi lesquels des représentants de FIND, de CDC Afrique, de l’ASLM, de l’Organisation ouest-africaine de la santé (OOAS), du ministère nigérian de la Santé, de la Commission du Lancet, de la Banque mondiale et de DATOS.

Il est crucial d’élaborer et de mettre en œuvre des LDE nationales afin d’accélérer l’accès au diagnostic

 

Les participants ont été invités à se pencher sur les questions liées à la sélection, la disponibilité et l’adoption des diagnostics essentiels, et à tracer leurs parcours respectifs vers les LDE nationales. Au cours des discussions, ils ont exploré les grands thèmes suivants : l’importance de cartographier les réseaux de diagnostic existants afin d’en comprendre les lacunes et de définir et hiérarchiser les actions ; la nécessité de renforcer les infrastructures sanitaires annexes, notamment les services de laboratoire ; l’importance d’inscrire les actions dans un cadre politique favorable ; et la nécessité d’assurer un financement durable couvrant plusieurs maladies pour répondre aux priorités recensées.

 

Le Pr Amadou Moctar Dieye, directeur des laboratoires du Sénégal : « Pour combler les lacunes en matière de diagnostic, nous devrons investir dans les ressources humaines et accroître le nombre de scientifiques et de techniciens de laboratoire qualifiés dont nous disposons dans nos pays. Nous devons également veiller à ce que chaque laboratoire soit doté d’équipements, de tests et de réactifs adéquats et que ces fournitures soient durables. C’est en respectant ces priorités et en partant de cette base que nous pourrons commencer à faire évoluer nos capacités de diagnostic dans la bonne direction. »

 

Le Dr Abdourahmane Sow, responsable des réseaux et systèmes de laboratoires épidémiologiques et de santé publique de l’OOAS : « Un leadership et une gouvernance solides des laboratoires, combinés au développement et à la création de mécanismes de financement durables, renforceront considérablement les systèmes de laboratoires de l’Afrique de l’Ouest. »

 

La Dr Pascale Ondoa, directrice Sciences et Nouvelles initiatives de l’ASLM : « Nous devons rationaliser les investissements dans les systèmes de diagnostic afin qu’ils se traduisent par des améliorations plus concrètes et plus durables des résultats pour les patients et pour la santé publique. »

 

Le Dr Aytenew Ashenafi Eshete, directeur des programmes, CDC Afrique : « Cet atelier régional est le cadre idéal pour explorer et discuter, se connecter et partager les meilleures pratiques en matière de développement des LNDE et faire du diagnostic une composante essentielle des soins de santé. »

 

Le Dr Sanjay Sarin, vice-président, Accès à FIND : « Les lacunes en matière de tests sont particulièrement prononcées dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, où les taux de morbidité sont les plus élevés et les systèmes de santé sont les plus fragiles. Dans certains cas, les tests essentiels ne sont disponibles que dans 1% des établissements de soins primaires. Les tests essentiels comprennent les tests de biochimie et d’hématologie de base ; les tests de dépistage du VIH, de la tuberculose, du paludisme, de la syphilis et de l’hépatite. Ce sont des maladies traitables qui ne devraient plus causer de décès en 2022 ; or, il y a encore trop de personnes qui ne savent même pas qu’elles en sont atteintes avant qu’il ne soit trop tard. Il est crucial d’élaborer et de mettre en œuvre des LDE nationales afin d’accélérer l’accès au diagnostic et de garantir que les systèmes de santé soient capables de répondre aux besoins des patients. »

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