Chaque année, le 7 avril marque la Journée Mondiale de la Santé, une occasion de réflexion et d’action sur les enjeux cruciaux qui façonnent les systèmes de soins dans le monde. En 2025, l’Organisation Mondiale de la Santé place sous les projecteurs un défi vital : la santé maternelle et néonatale. Dans ce combat pour la vie, l’Afrique reste l’un des terrains les plus éprouvés, où les systèmes de santé font face à des obstacles multidimensionnels.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. L’Afrique subsaharienne enregistre le taux de mortalité maternelle le plus élevé au monde, avec plus de la moitié des décès maternels mondiaux concentrés dans la région. Quant aux nouveau-nés, leur première semaine de vie reste la plus fragile, souvent marquée par des complications évitables. Ces décès, pourtant évitables, sont souvent liés à un accès limité aux soins prénatals, à la pénurie de personnel qualifié et aux infrastructures médicales insuffisantes.
Les systèmes de santé africains sont confrontés à un ensemble de défis bien connus qui entravent l’amélioration de la santé maternelle et néonatale :
– Manque d’infrastructures médicales adaptées : de nombreuses zones rurales manquent d’hôpitaux et de centres spécialisés capables de gérer des complications obstétricales.
– Pénurie de personnel médical : le ratio médecin-patient reste dramatiquement bas, et la formation des sages-femmes et obstétriciens est souvent insuffisante.
– Accès limité aux soins prénatals et postnatals : beaucoup de femmes enceintes ne bénéficient pas de suivi médical adéquat.
– Facteurs socio-économiques et culturels : la pauvreté et certaines pratiques traditionnelles freinent l’accès aux soins.
-Zones de conflits : les zones de conflit avec l’insécurité empêchent l’accès aux soins de santé.
Face à ces défis, des avancées notables émergent. Des programmes de formation pour les sages-femmes, l’intégration des nouvelles technologies dans la télémédecine et la mobilisation des communautés permettent d’améliorer lentement mais progressivement l’accès aux soins. Des initiatives comme la couverture sanitaire universelle, et l’utilisation de l’intelligence artificielle pour le diagnostic précoce ouvrent des perspectives encourageantes.
L’Afrique peut et doit transformer son système de santé en une force protectrice pour chaque mère et chaque nouveau-né. Il ne s’agit pas seulement d’une nécessité sanitaire, mais d’un impératif humain. En cette Journée Mondiale de la Santé, il est temps d’agir pour que chaque naissance ne soit plus un risque mais une célébration de la vie.
Afiya.
OTHER ARTICLES
Tuberculose : États des lieux dans le cadre de la journée mondiale de la tuberculose
Santé de la femme en Afrique : Défis et Perspectives – Un appel à l’action en cette Journée Internationale de la Femme
Éditorial : Perspectives et défis médico-sanitaires de l’Afrique en 2025