OMS: les Accidents de la route : le point.

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Principaux faits

  • Les accidents de la route entraînent environ 1,3 million de décès par an.
  • L’Assemblée générale des Nations Unies a fixé une cible ambitieuse pour la sécurité routière, à savoir diminuer de moitié le nombre total des morts et des blessés dus aux accidents de la route d’ici à 2030 (A/RES/74/299)
  • Plus de la moitié des tués sur les routes sont des « usagers vulnérables » : piétons, cyclistes et motocyclistes.
  • Quelque 93 % des décès sur les routes surviennent dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, alors qu’ils ne possèdent qu’environ 60 % du parc mondial de véhicules.
  • Les accidents de la route sont la première cause de décès chez les enfants et les jeunes adultes (âgés de cinq à 29 ans).


Chaque année, environ 1,3 million de personnes perdent la vie dans un accident de la route. On recense en plus de 20 à 50 millions de blessés, nombre d’entre eux gardant une invalidité à la suite de leurs blessures.

Les accidents de la route entraînent des pertes économiques considérables pour les victimes, leur famille et les pays dans leur ensemble. Ces pertes proviennent du coût des traitements et des pertes de productivité pour ceux qui en meurent ou restent handicapés à la suite de leurs blessures, ainsi que pour les membres des familles qui doivent interrompre leur travail ou leur scolarité pour s’occuper des blessés. Les accidents de la route coûtent à la plupart des pays 3 % de leur produit intérieur brut.

Qui est exposé ?

Statut socio-économique

Plus de 90 % des décès sur les routes surviennent dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. C’est dans la Région africaine que le taux de mortalité par accidents de la route est le plus élevé et dans la Région européenne qu’il est le plus bas. Même dans les pays à revenu élevé, les personnes appartenant aux classes socio-économiques défavorisées risquent davantage d’être impliquées dans un accident de la route.

Âge

Les accidents de la route sont la première cause de mortalité chez les enfants et les jeunes âgés de cinq à 29 ans.

Sexe

Dès leur jeune âge, les hommes risquent davantage que les femmes d’être impliqués dans un accident de la route. Près des trois quarts (73 %) des tués sur les routes sont des hommes de moins de 25 ans qui courent près de trois fois plus de risques d’être tués dans un accident de voiture que les jeunes femmes.

Facteurs de risque

L’approche pour un système sûr : intégrer l’erreur humaine

L’approche pour un système sûr en matière de sécurité routière vise à garantir un système sûr de transport pour tous les usagers de la route. Elle prend en compte la vulnérabilité face aux traumatismes graves dans les accidents de la route et considère que le système doit être conçu pour intégrer le fait que les êtres humains commettent des erreurs. La sécurité des routes et des accotements, la sécurité de la vitesse, la sécurité des véhicules, la sécurité des usagers sont autant d’éléments essentiels à prendre en compte pour éliminer les accidents mortels et réduire le nombre des blessés graves.

Vitesse

  • Il y a un lien direct entre l’augmentation de la vitesse moyenne et la probabilité à la fois d’un accident et de la gravité de ses conséquences. Par exemple, l’augmentation de 1 km/heure de la vitesse moyenne d’un véhicule entraîne une hausse de 4 % de l’incidence des accidents mortels et une hausse de 3 % de l’incidence des accidents faisant des blessés graves.
  • Le risque de décéder pour un piéton heurté par l’avant d’une voiture augmente rapidement (il est multiplié par 4,5 de 50 à 65 km/h).
  • En cas de choc latéral entre deux véhicules, le risque mortel pour les passagers est de 85 % à 65 km/h.

Conduite sous l’emprise de l’alcool ou d’autres substances psychoactives

  • La conduite sous l’emprise de l’alcool ou de toute substance psychoactive augmente le risque d’accident pouvant faire des morts ou des blessés graves.
  • En cas de consommation d’alcool, il y a un risque d’accident même lorsque le taux d’alcool dans le sang du conducteur est bas, et ce risque augmente sensiblement lorsque le taux est ≥ 0,04 g/dl.
  • En cas de conduite sous l’emprise de stupéfiants, le risque d’accident augmente différemment selon la drogue utilisée. Par exemple, le risque d’accident mortel chez ceux qui ont consommé des amphétamines est multiplié par cinq environ par rapport à celui qui n’a pas pris ce type de produit.

Non-port du casque pour les motocyclistes ou de la ceinture de sécurité et non-utilisation des dispositifs de retenue pour enfants

  • S’il est porté correctement, le casque peut réduire de 42 % le risque de décès et de 69 % le risque de traumatisme crânien.
  • Le port de la ceinture de sécurité réduit le risque de décès de 45 % à 50 % pour le conducteur et le passager assis à l’avant et le risque de décès et de traumatisme grave de 25 % pour les passagers assis à l’arrière.
  • Les dispositifs de retenue pour enfants réduisent les décès de 60 %.

Distraction au volant

De nombreuses distractions peuvent altérer la capacité de conduire. Celle causée par les téléphones portables constitue une préoccupation croissante pour la sécurité routière.

  • Les conducteurs qui font usage de leur téléphone portable au volant courent environ quatre fois plus de risques que les autres d’être impliqués dans un accident. L’utilisation d’un téléphone au volant allonge les temps de réaction (notamment concernant le freinage ou les signaux du trafic routier) et complique le maintien du véhicule sur la bonne voie de circulation et le respect des distances de sécurité avec le véhicule qui précède.
  • Les kits mains libres n’offrent pas beaucoup plus de sécurité que les téléphones tenus à la main et l’envoi de SMS augmente considérablement le risque d’accident.

Infrastructures routières dangereuses

La conception des routes peut avoir un impact considérable sur leur sécurité. Dans l’idéal, il faut concevoir les routes en gardant à l’esprit la sécurité de tous leurs usagers. Cela signifie de s’assurer que toutes les dispositions sont prises pour les piétons, les cyclistes et les motocyclistes. Des mesures comme les trottoirs, les pistes cyclables, les passages protégés pour traverser la chaussée et d’autres dispositifs destinés à ralentir la circulation peuvent être essentielles pour réduire le risque de traumatisme chez ces usagers. 

Véhicules dangereux

Au niveau des véhicules, la sécurité joue un rôle essentiel pour éviter les accidents et réduire la probabilité d’un traumatisme grave. Il existe un certain nombre de règles des Nations Unies sur la sécurité des véhicules, qui, si elles étaient appliquées au niveau des normes de fabrication et de production dans les pays, pourraient sauver de nombreuses vies. Il s’agit par exemple d’exiger des fabricants de véhicules le respect des règlementations pour les chocs frontaux ou latéraux, l’inclusion du contrôle électronique de stabilité (pour contrôler la trajectoire) et la pose des airbags et des ceintures de sécurité dans tous les véhicules. Sans ces normes de base, le risque de traumatisme en cas d’accident, à la fois pour les passagers du véhicule et pour les personnes à l’extérieur, augmente considérablement.

Insuffisance des soins après un accident

Les retards dans la détection des accidents et la fourniture des soins aux blessés augmentent la gravité des traumatismes. Le temps influe énormément sur les soins aux blessés après un accident : des retards de quelques minutes seulement peuvent faire la différence entre la survie et la mort. Pour améliorer les soins après un accident, il est indispensable de garantir l’accès rapide à des soins préhospitaliers et d’améliorer la qualité des soins préhospitaliers et hospitaliers, notamment par le biais de programmes de formation spécialisée. 

Insuffisance de l’application du Code de la route

Si les règles en matière de conduite en état d’ébriété, de port de la ceinture de sécurité, de limitation de la vitesse, de port du casque et d’utilisation des dispositifs de retenue pour enfants ne sont pas respectées, elles n’entraîneront pas la baisse escomptée du nombre des blessés et des morts sur les routes à cause de certains comportements. Donc, s’il n’y a pas d’autorité pour faire respecter le Code de la route, ou si la situation est perçue comme telle, il est probable qu’il ne sera pas appliqué et il y aura très peu de chances qu’il influe sur les comportements.

Une mise en vigueur efficace suppose l’établissement, la mise à jour régulière et le respect des lois aux niveaux national, municipal et local pour combattre les facteurs de risque susmentionnés. Cela suppose aussi d’établir des sanctions d’un niveau approprié.

Que peut-on faire pour lutter contre les accidents de la route ?

Il est possible de prévenir les accidents de la route. Les gouvernements doivent s’occuper de la sécurité routière d’une manière globale. Pour cela, il faut impliquer de multiples secteurs : le transport, la police, la santé, l’éducation et agir pour garantir la sécurité des routes, des véhicules et des usagers.

Les interventions efficaces comportent la conception d’infrastructures plus sûres et l’intégration d’éléments de sécurité routière dans la planification de l’utilisation des sols et des transports ; le renforcement des soins aux victimes après les accidents de la route ; l’établissement et le respect de lois portant sur les principaux risques, et la sensibilisation du public.

Organisation Mondiale de la Santé.

Retrouvez les actions de l’OMS pour réduire les accidents de la route sur www.who.int

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