Octobre Rose : Un mois de sensibilisation au cancer du sein dans le monde, avec un regard sur l’Afrique et le Burkina Faso.

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Chaque année, le mois d’octobre se teinte de rose avec la campagne mondiale « Octobre Rose », dédiée à la sensibilisation au dépistage du cancer du sein et au soutien des femmes touchées par cette maladie. Cependant, les réalités liées à la prévention et au traitement du cancer varient considérablement selon les pays. En Afrique, notamment au Burkina Faso, des défis particuliers se posent en matière d’accès aux soins et de sensibilisation. L’absence de couverture maladie universelle n’aide pas non la prise en charge de ce fléau grandissant.

Le cancer du sein : une réalité mondiale, des disparités locales

Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez les femmes dans le monde, avec environ 2,3 millions de nouveaux cas chaque année selon l’OMS. Si les pays développés disposent de programmes de dépistage précoce et d’accès à des traitements de pointe, la situation est bien différente en Afrique, où les infrastructures de santé sont souvent insuffisantes.

Au Burkina Faso, comme dans plusieurs autres pays d’Afrique subsaharienne, le cancer du sein est en augmentation avec une incidence de 15,3%, mais le dépistage reste le moyen de diagnostic précoce et de prise en charge. En raison du manque d’équipements, de personnel formé et de campagnes d’information à grande échelle, de nombreuses femmes découvrent leur maladie à un stade avancé, ce qui réduit considérablement les chances de guérison. De plus les connaissances de la population vis à vis de la maladie est au un facteur non négligeable dans le retard de prise en charge de la maladie. Certains professionnels ont aussi une attitude erronée vis à vis de ce fléau mortifère. En Afrique, la mortalité liée au cancer du sein est souvent plus élevée que dans les pays à revenu élevé, en raison de diagnostics tardifs et d’un accès limité aux traitements. En effet en 2022, sur le continent le nombre de décès lié au cancer est de l’ordre de 91 252 soit 11,9%. Ce qui du cancer du sein la première cause de décès par cancer dans notre continent.

Les défis du dépistage précoce en Afrique

Dans des pays comme le Burkina Faso, le dépistage précoce demeure un enjeu majeur. Contrairement à la France, où les femmes de 50 à 74 ans bénéficient d’un programme national de dépistage gratuit, beaucoup de femmes africaines n’ont pas accès à une mammographie régulière. Cela est dû à plusieurs facteurs :

Manque d’infrastructures médicales : Peu d’établissements de santé disposent des équipements nécessaires pour effectuer des mammographies.

Coût élevé des examens : Dans certains pays, les mammographies sont coûteuses et non couvertes par les systèmes de santé publics. L’absence de couverture maladie universelle constitue un enjeu majeur de retard diagnostic et de prise en charge des pathologies chroniques et graves comme le cancer.

Faible sensibilisation : Le manque de campagnes d’information à grande échelle limite la prise de conscience des risques et de l’importance du dépistage précoce.

Ainsi, au Burkina Faso, les femmes qui découvrent des symptômes comme une masse ou un nodule dans le sein hésitent parfois à consulter, soit par manque de moyens financiers, soit par manque d’information sur les soins disponibles.

Initiatives locales pour Octobre Rose

Malgré ces défis, Octobre Rose prend de plus en plus d’ampleur en Afrique. Dans des pays comme le Burkina Faso, plusieurs associations et ONG locales s’engagent pour sensibiliser les femmes au cancer du sein. Elles organisent des ateliers d’information, des journées de dépistage gratuit et des campagnes de communication pour encourager les femmes à consulter plus tôt. Par exemple, l’ONG KIMI au Burkina Faso œuvre pour l’éducation à la santé et encourage le dépistage précoce, en collaboration avec le ministère de la Santé.

Le soutien aux patientes

Au Burkina Faso, les structures de soutien aux patientes demeurent très limitées, mais elles existent. Des associations locales jouent un rôle crucial pour accompagner les femmes touchées par le cancer, en leur fournissant un soutien psychologique et parfois financier pour les traitements. Toutefois, les ressources disponibles sont encore insuffisantes pour répondre aux besoins croissants. Ce chantier devant constituer une pierre importante de la prise en charge et de la solidarité aux patientes est encore en démarrage. Mais un soutien et une volonté politique devrait aider à améliorer davantage les choses.

La recherche et les traitements en Afrique

L’accès aux traitements dans des pays comme le Burkina Faso reste un défi. Les médicaments et traitements nécessaires, comme la chimiothérapie ou les thérapies ciblées, sont souvent hors de portée pour la majorité des patientes, faute de moyens financiers ou d’infrastructures de santé adaptées. La recherche médicale sur le cancer n’est également pas développée sur le continent africain, bien que des partenariats internationaux commencent à voir le jour pour combler cette lacune.

Conclusion

Octobre Rose est une campagne mondiale, mais elle prend un sens particulier en Afrique, où la sensibilisation au dépistage et l’accès aux soins sont encore loin d’être généralisés. Au Burkina Faso, des efforts sont faits pour améliorer la prévention et le soutien aux patientes, mais beaucoup reste à faire. La sensibilisation au niveau communautaire, le renforcement des infrastructures de santé et l’amélioration de l’accès aux traitements sont essentiels pour que la lutte contre le cancer du sein devienne une priorité partout, et pas seulement dans les pays à revenu élevé.

Ensemble, prenons soin de nos seins, où que nous soyons.

 

Dr F Abolore MD

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