Les progrès de la vaccination permettent de sauver des millions de vies en Afrique

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L’Afrique a également réalisé d’immenses avancées dans la lutte contre la poliomyélite, enregistrant une baisse de 93 % des cas de poliovirus variant de type 1 entre 2023 et 2024, ainsi qu’une diminution de 65 % des cas rien que sur la dernière année.

Des progrès majeurs dans l’accès à la vaccination permettent de protéger des millions de personnes contre des maladies potentiellement mortelles telles que la rougeole, la poliomyélite ou le cancer du col de l’utérus en Afrique.

En 2023, la vaccination a permis de sauver au moins 1,8 million de vies dans la Région africaine, soit près de la moitié du nombre total de vies sauvées à l’échelle mondiale, estimé à 4,2 millions. Ces avancées remarquables ont été rendues possibles grâce aux efforts déployés par les gouvernements africains avec l’appui de partenaires majeurs tels que Gavi, l’Alliance du vaccin (Gavi), le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), ainsi que d’autres acteurs.

Depuis 2024, plus de cinq millions d’enfants dits « zéro dose », c’est-à-dire n’ayant jamais reçu la moindre dose d’un vaccin essentiel de routine, ont été vaccinés dans la Région africaine grâce à l’initiative du « Grand rattrapage » lancée en 2023 dans 20 pays jugés prioritaires. Cette campagne d’envergure visait à protéger les communautés contre les flambées de maladies évitables par la vaccination, à sauver des vies et à renforcer les systèmes de santé au niveau des pays.

Malgré l’augmentation du nombre de naissances entre 2022 et 2023, le taux de couverture vaccinale contre la diphtérie, le tétanos et la coqueluche (DTC3) chez les enfants âgés d’un an a progressé de 2 % dans la Région africaine, passant de 72 % à 74 %. Ces chiffres témoignent d’une reprise encourageante des services de vaccination systématique après la pandémie de COVID-19. Ces résultats montrent que, malgré la croissance démographique, les gouvernements parviennent à vacciner chaque année un nombre croissant d’enfants. C’est ainsi que des progrès importants ont été observés, particulièrement au Cameroun, en Côte d’Ivoire, en Éthiopie, à Madagascar, au Malawi, au Mozambique, en Ouganda et au Tchad.

Par ailleurs, un nombre record de filles est désormais protégé contre le cancer du col de l’utérus, une maladie qui tue une personne toutes les deux minutes dans le monde. En 2023, le taux de couverture vaccinale par la première dose du vaccin contre le papillomavirus humain (VPH) a atteint 40 %, contre 28 % l’année précédente. Cette avancée propulse l’Afrique à la deuxième place mondiale en ce qui concerne ce taux de couverture, offrant à des millions de filles l’opportunité de réaliser leur plein potentiel.

L’Afrique a aussi réalisé des progrès notables dans la lutte contre la poliomyélite, enregistrant une réduction de 93 % des cas du variant du poliovirus circulant de type 1 entre 2023 et 2024, et une diminution de 65 % au cours de l’année écoulée.

Le thème choisi pour l’édition 2025 de la Semaine mondiale de la vaccination et de la Semaine africaine de la vaccination, à savoir « La vaccination pour tous, c’est humainement possible », souligne le potentiel des vaccins à protéger chaque individu contre les maladies évitables par la vaccination.

« Nous avons enregistré des avancées considérables dans l’élargissement de l’accès à la vaccination et la préservation de vies humaines, grâce à l’engagement sans faille des gouvernements et au soutien indéfectible de nos partenaires. Cependant, de nombreux défis perdurent. Il est capital de maintenir, et surtout d’intensifier, ces efforts indispensables pour garantir un avenir meilleur et sûr pour tous », a déclaré le Dr Chikwe Ihekweazu, Directeur régional par intérim de l’OMS pour l’Afrique.

« Malgré les améliorations, de nombreux défis perdurent dans l’effort pour atteindre tous les enfants de la Région. Un enfant sur quatre reste sous-vacciné, n’ayant pas reçu les vaccins essentiels, et un enfant sur cinq demeure totalement non vacciné. De nombreux pays continuent de faire face à des flambées épidémiques récurrentes, notamment de rougeole, qui est une maladie très contagieuse et potentiellement mortelle. Ces insuffisances, qui rendent la Région particulièrement vulnérable, sont liées à des obstacles persistants, à savoir : un accès limité aux soins de santé dans les zones reculées, souvent exacerbé par les conflits et l’instabilité ; des problèmes d’ordre logistique ; la gestion de la chaîne du froid ; et la réticence à se faire vacciner, entretenue par la désinformation. Le manque de financement des programmes de vaccination constitue une autre entrave majeure. Ces difficultés sont aggravées par les interruptions causées par les urgences de santé publique.

« Les évolutions observées dans les pays africains en 2024, grâce à un cofinancement exceptionnel des programmes de vaccination par les gouvernements africains, témoignent de l’impact réel d’un engagement soutenu », a indiqué Thabani Maphosa, Directeur des programmes pays chez Gavi. « Cela dit, cet élan ne doit pas faiblir. Les conflits, la croissance démographique, les déplacements de populations et les catastrophes naturelles créent des conditions propices à l’apparition et à la propagation de flambées épidémiques. Il est capital d’investir dans les programmes de vaccination et de garantir des financements suffisants afin de permettre à Gavi de poursuivre sa mission au cours des cinq prochaines années, pour préserver la santé des générations futures », a-t-il ajouté.

En s’appuyant sur les progrès réalisés en Afrique, Gavi a lancé une stratégie quinquennale ambitieuse, dénommée « Gavi 6.0 », fondée sur trois grands axes, à savoir : la lutte contre les pandémies et les flambées épidémiques ; la vaccination de plus d’enfants contre un plus grand nombre maladies, notamment en administrant le vaccin antipaludique à 50 millions d’enfants d’ici à 2030 ; et la protection des communautés en réduisant le nombre d’enfants dits « zéro dose ».

Le renforcement des financements alloués à Gavi permettra à cette coalition regroupant 39 gouvernements africains de déployer une stratégie d’envergure, tout en soutenant les pays dans la consolidation et l’amplification des acquis engrangés jusqu’à présent. Il sera indispensable de mobiliser l’ensemble des membres de l’Alliance afin d’assurer les financements nécessaires dans les mois à venir. Enfin, l’année 2025 marque un point à mi-parcours du Programme pour la vaccination à l’horizon 2030, qui vise à prévenir les maladies, à favoriser l’équité et à mettre en œuvre des initiatives de vaccination efficaces.

En vue d’atteindre ces objectifs ambitieux, les gouvernements africains et leurs partenaires sont appelés à intensifier les efforts visant à réduire le nombre d’enfants « zéro dose », à élargir la couverture vaccinale systématique, à favoriser l’introduction du vaccin antipaludique, et à élargir l’accès aux vaccins contre le papillomavirus humain. Pour consolider les acquis en matière de vaccination, il sera tout aussi essentiel de mettre en œuvre des stratégies décisives à l’échelle régionale.

Parmi ces stratégies figurent : l’augmentation des investissements dans les systèmes de santé et les infrastructures indispensables à une administration optimale des vaccins ; le renforcement des systèmes de surveillance afin de garantir une riposte diligente en cas d’épidémies ; la lutte contre la réticence à se faire vacciner et la désinformation ; la hausse des financements nationaux en appui aux programmes de vaccination ; un recours élargi aux innovations et technologies destinées à améliorer la transmission des vaccins ; et des investissements dans la recherche et le développement pour la mise en œuvre de vaccins.

En 2024, Gavi et ses partenaires ont lancé l’Accélérateur de la production des vaccins en Afrique, un mécanisme de financement conçu pour mobiliser jusqu’à 1,2 milliard de dollars des États-Unis sur dix ans, afin d’accélérer l’expansion de la fabrication de vaccins commercialement viables sur le continent. Deux nouveaux partenariats ont été scellés plus tôt cette année dans le cadre de cette initiative, marquant une avancée majeure vers le renforcement de la sécurité sanitaire dans la Région.

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