Afin de renforcer les soins de réadaptation et les soins palliatifs, une évaluation des besoins a été réalisée, ce qui a conduit à l’élaboration d’un programme spécialisé en soins infirmiers en oncologie et en soins palliatifs.
Le 28 avril 2025, le représentant de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) dans le pays, le Dr Fabian Ndenzako, a effectué une visite de courtoisie à l’École des sciences infirmières de l’Université du Botswana, Centre collaborateur de l’OMS (CCOMS) pour le développement des soins infirmiers et obstétricaux depuis 1990. Il était accompagné du Dr Juliet Bataringaya, conseillère en systèmes de santé, et de Mme Boingotlo Ramontshonyana, point focal pour le renforcement des systèmes de santé des districts.
Le Dr Ndenzako a été accueilli par la professeure Magowe, doyenne de la Faculté des sciences de la santé ; la professeure Phaladze, vice-doyenne ; le Dr Samuel Matula, directeur de l’École des sciences infirmières ; Mme Mosidi Mokotedi, coordinatrice du CCOMS ; ainsi que d’autres membres du corps enseignant. Dans son allocution de bienvenue, la professeure Magowe a présenté un aperçu de la Faculté des sciences de la santé, qui comprend l’École des sciences infirmières, l’École des professions de santé paramédicales, l’École de pharmacie et l’École de santé publique. Elle a souligné que l’École des sciences infirmières, créée en 1978, est la plus ancienne de la faculté. Sa mission principale est de former des professionnels de santé hautement qualifiés et complets, au service du Botswana, du continent africain et au-delà. L’école aligne ses formations de premier et de deuxième cycle sur les normes internationales et promeut une recherche rigoureuse pour développer des programmes d’études fondés sur des données probantes. La faculté propose également des programmes de troisième cycle, y compris des masters et des doctorats.
Le Dr Matula a retracé l’évolution de l’École des sciences infirmières, notant qu’elle a débuté en tant que département de formation en soins infirmiers en 1978, pour devenir une école à part entière en 2007. Elle propose des formations de niveau licence et master, notamment le Bachelor of Nursing Science et le Master of Nursing. Un programme de doctorat devrait être lancé prochainement. À noter que le Master en soins infirmiers en gérontologie et soins palliatifs a été lancé en août 2024.
Désignée Centre collaborateur de l’OMS en 1990 pour le développement des soins infirmiers et obstétricaux en Afrique subsaharienne, l’école a notamment développé un modèle de soins à domicile partagé à l’échelle régionale. Elle a joué un rôle clé dans l’introduction de la formation en soins infirmiers dans les établissements d’enseignement supérieur de l’Afrique de l’Est, centrale et australe (ECSA) et a soutenu la création d’associations nationales d’infirmiers et de sages-femmes ainsi que de conseils professionnels. L’école a contribué à l’harmonisation des programmes de formation et au renforcement des cadres réglementaires.
Elle est membre de réseaux régionaux importants tels que le Consortium for Higher Education in Nursing and Midwifery in Africa (CHENMA) et le Collège des sciences infirmières de l’Afrique de l’Est, centrale et australe (ECSACON). Elle a mobilisé des ressources pour des projets comme celui sur la santé des adolescents et le VIH/SIDA ou encore sur le leadership infirmier. Ses collaborations s’étendent au-delà des institutions gouvernementales, incluant l’Université de Pennsylvanie, l’Université Rutgers, l’Université du Michigan, l’Association contre le cancer et diverses ONG.
Entre 2018 et 2022, le CCOMS a concentré ses efforts sur le renforcement du rôle des soins infirmiers et obstétricaux dans la lutte contre les maladies non transmissibles (MNT), la promotion de la santé et du bien-être tout au long de la vie, ainsi que sur l’amélioration des services de santé maternelle, néonatale, infantile et adolescente. Ces initiatives ont été menées en collaboration avec d’autres centres collaborateurs de l’OMS, des organisations de la société civile et des partenaires au développement.
Dans le cadre de son mandat actuel (mars 2022 – février 2026), le CCOMS poursuit trois objectifs majeurs :
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Mener des recherches collaboratives sur l’impact de la pandémie de COVID-19 sur le personnel infirmier et obstétrical ;
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Renforcer le leadership en soins infirmiers et obstétricaux, conformément aux orientations stratégiques de l’OMS pour les soins infirmiers et obstétricaux (2021–2025) ;
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Promouvoir les services de soins de réadaptation et de soins palliatifs dans le cadre d’un système de soins de santé primaires revitalisé.
Le Dr Matula a signalé des progrès notables. Dans le cadre de la recherche sur la COVID-19, l’école a mené des revues de littérature et coécrit trois publications. Elle a également identifié des lacunes en matière de leadership parmi les infirmiers, une publication étant en cours de rédaction. Le développement du leadership a consisté à comparer les formations dispensées au Botswana avec des ressources internationales, comme celles du centre collaborateur de l’OMS du Pacifique Sud et de l’Université des sciences de la santé Kamuzu. Un atelier pilote sur le leadership a été organisé et ses résultats ont été documentés.
Pour renforcer les soins de réadaptation et les soins palliatifs, une évaluation des besoins a été réalisée, menant à l’élaboration d’un programme spécialisé en soins infirmiers en oncologie et en soins palliatifs. Le Dr Matula a reconnu que la mise en œuvre de ce programme avait été retardée en raison de la longue réponse à la COVID-19 et de contraintes financières. Toutefois, les réseaux mondiaux de centres collaborateurs de l’OMS ainsi que les partenariats avec les communautés et les parties prenantes demeurent des leviers importants pour progresser.
Dans son intervention, le Dr Ndenzako a félicité l’école pour ses 35 ans en tant que centre collaborateur de l’OMS. Il a rappelé que le Botswana abrite actuellement deux CCOMS, le second étant le Laboratoire national de résistance aux médicaments antirétroviraux, désigné en 2023. Il a salué les publications issues des recherches de l’école, soulignant leur utilité pour orienter les politiques de l’OMS. Le Dr Ndenzako a également insisté sur l’évolution du financement mondial de la santé, qui appelle à des partenariats renforcés pour faire avancer l’agenda sanitaire. Il a encouragé l’école à documenter et publier son parcours de 35 ans afin de partager les enseignements tirés avec d’autres institutions. Il a réaffirmé l’engagement de l’OMS à soutenir les efforts continus du CCOMS.
Pour conclure, le Dr Sebego a remercié l’OMS pour sa collaboration constante et a souligné la nécessité de maintenir et de renforcer ce partenariat.
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