Journée internationale du cancer : Dépistage, prévention et accès aux soins en Afrique subsaharienne

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Le 4 février marque la Journée internationale du cancer, un rappel de l’urgence de mieux prévenir, dépister et traiter cette maladie qui touche des millions de personnes à travers le monde. Créé dans les années 2000 par l’UICC, cette dernière invite les près de 172 pays membres à mettre en place des actions de mobilisations pour sensibiliser à ce fléau et aux enjeux actuels de santé publique. Si les progrès scientifiques offrent de nouvelles perspectives, les inégalités d’accès aux soins, notamment en Afrique subsaharienne, restent un défi majeur.

Dépistage : Un levier sous-exploité

Le dépistage est l’une des armes les plus puissantes contre le cancer. Détecter la maladie à un stade précoce permet d’augmenter considérablement les chances de guérison et de réduire les coûts des traitements. Pourtant, en Afrique subsaharienne, l’accès aux tests de dépistage est limité par plusieurs facteurs : manque d’infrastructures, coût élevé des examens et insuffisance de la sensibilisation.

Le cancer du col de l’utérus, pourtant évitable grâce au dépistage par frottis ou test HPV, demeure l’un des plus meurtriers chez les femmes de la région. De même, les cancers du sein et du foie sont souvent diagnostiqués tardivement. Il est impératif de renforcer les campagnes de sensibilisation et d’intégrer le dépistage aux soins primaires.

Prévention : Un changement de paradigme nécessaire

80 % des cancers sont liés à des facteurs environnementaux et comportementaux. Tabac, alcool, alimentation déséquilibrée, obésité et infections virales (HPV, hépatites B et C) sont autant de causes évitables. La prévention doit devenir une priorité en Afrique subsaharienne à travers :

La vaccination : Le vaccin contre le HPV pourrait réduire drastiquement les cas de cancer du col de l’utérus. De même, la vaccination contre l’hépatite B diminue le risque de cancer du foie.

La lutte contre le tabagisme : Malgré une consommation inférieure à celle des pays occidentaux, l’Afrique est une cible privilégiée des industries du tabac. Des politiques plus strictes sont nécessaires pour interdire la commercialisation de cigarettes toxiques en tout point la population africaine jeune aspirant à sortir la tête de l’eau. En outre la prohibition de ventes d’alcool de mauvaise qualité par les industriels réduirait de façon conséquente les cas d’état précancéreux dans les cancers du foie.

L’amélioration de l’alimentation : La transition alimentaire vers des produits ultra-transformés et riches en additifs favorise l’apparition de certains cancers. Promouvoir une alimentation locale et équilibrée est essentiel.

Le drame du diagnostic tardif

Dans de nombreux pays d’Afrique subsaharienne, plus de 70 % des cancers sont diagnostiqués à un stade avancé. Les raisons sont multiples : méconnaissance des symptômes, absence de structures de dépistage et peur du diagnostic. À ce stade, les traitements deviennent lourds, coûteux et souvent inefficaces. De plus une démystification auprès de la population loco régionale aiderait cette dernière a consulter tôt et envisager une prise en charge rapide et adéquate.

Le défi est double : éduquer les populations sur les signes précoces du cancer et former davantage de professionnels de santé pour poser un diagnostic rapide et précis.

Les innovations thérapeutiques : Un espoir encore inégalement réparti

L’immunothérapie, les thérapies ciblées et la médecine personnalisée révolutionnent le traitement du cancer. Pourtant, ces innovations restent hors de portée pour une grande partie de la population africaine. L’accès aux médicaments essentiels est déjà limité, alors que dire des traitements de pointe ? En outre des progrès de l’oncologie intégrative dans les cas de maladie métastatique et des soins palliatifs, nombreux patients en Europe et dans les pays développés ont des chances de survie et une vie meilleure, contrairement à la population noire africaine.

Il est crucial d’encourager la production locale de médicaments, de négocier des tarifs préférentiels et de développer des collaborations entre États, organisations internationales et laboratoires pharmaceutiques pour démocratiser ces avancées. Dans cette optique, il faut saluer les partenariats de certains pays ouest africains comme la Cote d’Ivoire qui a prolongé un partenariat avec les laboratoires Roche disponibilisant l’Immunothérapie pour sa population. Initiatives a encourager et a mettre en place dans les autres.

Accès aux soins : L’urgence d’une action concertée

Lutter contre le cancer en Afrique subsaharienne nécessite des infrastructures adaptées, un personnel qualifié et un financement pérenne. Pourtant, de nombreux pays ne disposent que d’un ou deux centres de radiothérapie pour des millions d’habitants.

Des solutions existent :

Décentralisation des soins : Développer des unités de cancérologie régionales pour éviter les déplacements coûteux et souvent impossibles.

Assurance maladie et fonds d’aide : Réduire les coûts pour les patients en instaurant des mécanismes de financement accessibles. Une capitalisation des fonds d’assurance permettrait de générer des fonds pour financer la prise en charge souffrant de ce fléau mondial. En outre, une indemnisation des industriels du tabac et autres toxiques aiderait a lever rapidement des fonds pour démarrer dans des délais rapides la mise en place de ce fond de solidarité et de prise en charge.

Partenariats public-privé : Mobiliser les ressources pour construire et équiper des hôpitaux spécialisés.

Conclusion : Agir maintenant

Le cancer ne devrait pas être une condamnation par manque de moyens. Il est urgent d’investir dans la prévention, d’élargir le dépistage et d’assurer un accès équitable aux traitements. Chaque individu, chaque professionnel de santé, chaque décideur a un rôle à jouer pour réduire l’impact de cette maladie en Afrique subsaharienne. La Journée internationale du cancer doit être un catalyseur d’actions concrètes.

Dr F Abolore MD

Références

Organisation mondiale de la santé (OMS) – Rapports sur le cancer, la prévention et le dépistage.

Agence Internationale de Recherche sur le Cancer (IARC) – Données épidémiologiques sur le cancer en Afrique.

Union for International Cancer Control (UICC) – Initiatives globales de lutte contre le cancer.

Lancet Oncology, Cancer Research, et d’autres revues scientifiques – Études sur les innovations thérapeutiques et les stratégies de lutte contre le cancer en Afrique subsaharienne.

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