Focus : Afrique : Que connait-on de la situation d’urgence déclarée pour le Mpox?

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Le comité d’urgence de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), s’est réuni mercredi 14 août 2024, pour analyser la situation sanitaire due à la variole du singe encore appelé variole simienne (Mpox). Au vue de la recrudescence des cas en Afrique et de l’apparition de cas potentiellement mortels hors du continent en Asie et en Europe, cette réunion du comité d’urgence était une nécessité. Composé par des experts indépendants avec à leur tête le Pr Dimie Ogoina, le comité a unanimement convenu de l’urgence de la situation.

 

Alors que Africa CDC avait déjà tiré la sonnette d’alarme, c’est au tour de l’OMS de déclarer la situation d’urgence. Lors de la réunion du comité d’urgence, l’épidémie de Mpox a été déclaré comme une Urgence de Santé Publique de Portée Internationale ( USPPI) : il s’agit du plus haut niveau d’alerte de l’OMS.

 

Vu le contexte sanitaire actuel du continent et la recrudescence des cas surtout en République Démocratique du Congo ainsi que dans les pays avoisinants d’une part et la rapidité de propagation couplé au potentiel de mortalité plus élevé de la nouvelle variante du virus d’autre part, cette décision devient une évidence. Une évidence en vue de prendre des mesures urgentes pour éviter une autre crise sanitaire mondiale du genre COVID.

 

Découvert en septembre 2023, en République Démocratique du Congo, la nouvelle variante du virus de la variole simienne baptisé  » Clade Ib », s’avère plus mortelle et de transmission plus rapide. En une année, il a été noté une augmentation des cas et des décès alors que la dynamique de transmission ainsi que les facteurs de risques et les populations à risques de cette nouvelle variante sont encore mal connus.

 

Il était connu que le virus de la variole simienne était transmis par rapport sexuel et était plus présent chez les personnes homosexuelles. Cependant ces données s’avèrent obsolètes car la transmission serait à présent plus large par les fluides corporels ( par un simple touché ) et tous les groupes de la population pourraient être atteints. Les enfants sont en effet de plus en plus touchés. Cette nouvelle variante présente une létalité de 5% chez l’adulte et de 10% chez l’enfant.

 

Le virus serait également très présent dans les communautés immunodéprimés surtout dans les cas de personnes vivant avec le VIH. Il a été observé que les personnes immunodéprimés présentaient des formes plus graves de la maladie. Une étude a retrouvé une forme grave de la maladie  » Mpox fulminant » chez cette population de patients.

 

N’oublions pas qu’en 2022, une épidémie mondiale avec la variante Mpox Clade2 du virus, avait été déclarée. Cette variante touchait surtout les hommes homosexuels et bisexuels. Une alerte avait été déclarée en juillet 2022 et levée en mai 2023.

 

Le directeur de l’OMS a appelé à une action collective. Face à cette situation, le recours à la vaccination se précise comme le premier moyen pour endiguer la propagation du virus. Le vaccin contre la variole simienne, Mpox existant déjà, la problématique sera sa disponibilisation à l’échelle mondiale et l’accès à des stocks de vaccins pour les pays africains. L’Afrique et ses dirigeants sanitaires auront comme défis, la mise en place d’un plan stratégique efficace pour la disponibilité de tests diagnostic et des vaccins pour contenir la propagation de l’épidémie. Il sera également nécessaire d’améliorer les connaissances et les compétences cliniques des praticiens et la capacité des laboratoires en Afrique.

 

Dr Samira KILANYOSSI

Rédactrice en Chef

Afiya

 

Ressources : OMS, ONU Infos, Africa CDC

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