Le diabète s’impose aujourd’hui comme l’une des menaces sanitaires les plus préoccupantes du continent africain. Longtemps considéré comme une maladie des pays riches, il touche désormais toutes les couches de la population, des zones urbaines densément peuplées aux villages les plus reculés.
L’Afrique subsaharienne connaît d’ailleurs l’une des croissances les plus rapides en matière de nouveaux cas, portée par l’urbanisation, la modification des modes de vie, la sédentarité et l’augmentation de l’obésité.
Pourtant, cette progression fulgurante reste largement sous-estimée. Plus de la moitié des personnes vivant avec le diabète en Afrique ne sont pas diagnostiquées, laissant la maladie évoluer silencieusement jusqu’à l’apparition de complications sévères : insuffisance rénale, cécité, amputations… Le coût humain est immense, et le coût économique est déjà alarmant pour des systèmes de santé déjà fragiles.
Mais l’histoire n’est pas écrite d’avance. Le diabète est l’une des rares maladies chroniques dont la majorité des risques peut être évitée ou retardée. Une alimentation équilibrée, une activité physique régulière, la réduction du tabac et de l’alcool, ainsi qu’un dépistage précoce peuvent sauver des milliers de vies chaque année. La prévention doit devenir un pilier central de nos politiques publiques, tout comme l’accès équitable aux soins, aux médicaments essentiels et au suivi régulier.
Le continent dispose d’une richesse inestimable : sa jeunesse, sa créativité et sa capacité d’adaptation. Les initiatives communautaires, la mobilisation des professionnels de santé, l’engagement des médias spécialisés et l’implication croissante des associations offrent un terrain fertile pour transformer cette lutte en véritable succès de santé publique.
Face au diabète, nous avons le choix : subir ou agir. Faisons le choix de l’action et de la connaissance. Parce que chaque homme, chaque femme et chaque famille mérite un avenir en bonne santé. Parce que l’Afrique a le pouvoir de prendre le contrôle de cette épidémie silencieuse. Et parce que c’est maintenant que se construit la santé de demain.
Afiya


OTHER ARTICLES
Cabo Verde, Maurice et les Seychelles éliminent la rougeole et la rubéole
Les progrès mondiaux dans la lutte contre la tuberculose sont compromis par des problèmes de financement
L’Ethiopie signale une épidémie suspecte de fièvre hémorragique virale