Déclaration sur la quinzième réunion du Comité d’urgence du Règlement sanitaire international (2005) concernant la pandémie de maladie à coronavirus 2019 (COVID-19)

1 0
Read Time:12 Minute, 51 Second



Le Directeur général de l’OMS a le plaisir de transmettre le rapport de la quinzième réunion du Comité d’urgence du Règlement sanitaire international (2005) (RSI) concernant la pandémie de maladie à coronavirus 2019 (COVID-19), qui s’est tenue le jeudi 4 mai 2023 de 12 h à 17 h (HEC).

Au cours de la séance de délibérations, les membres du Comité ont souligné la tendance à la baisse des décès dus à la COVID-19, la baisse des hospitalisations et des admissions en unité de soins intensifs liées à la COVID-19, ainsi que les niveaux élevés d’immunité de la population contre le SARS-CoV-2. La position du Comité a évolué au cours des derniers mois. Tout en reconnaissant les incertitudes qui subsistent concernant l’évolution potentielle du SARS-CoV-2, il a indiqué qu’il était temps de passer à une gestion à long terme de la pandémie de COVID-19.

Le Directeur général de l’OMS souscrit à l’avis du Comité concernant la pandémie actuelle de COVID-19. Il estime que la COVID-19 est maintenant un problème de santé établi et à caractère persistant qui ne constitue plus une urgence de santé publique de portée internationale (USPPI).

Le Directeur général de l’OMS a examiné les conseils fournis par le Comité concernant les recommandations temporaires proposées et a émis ces recommandations telles qu’elles figurent plus loin dans la présente déclaration. Le Directeur général de l’OMS convoquera un Comité d’examen du RSI qui donnera son avis sur les recommandations permanentes pour la gestion à long terme de la pandémie de SARS-CoV-2, en tenant compte du Plan stratégique de préparation et de riposte 2023-2025 pour lutter contre la COVID-19. Pendant cette transition, il est conseillé aux États Parties de continuer à suivre les recommandations temporaires publiées. Le Directeur général a exprimé sa sincère gratitude au président, aux membres et aux conseillers du Comité pour leur engagement et leurs conseils au cours des trois dernières années.

===

Compte rendu de la réunion

Le Directeur général de l’OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, a souhaité la bienvenue aux membres et aux conseillers du Comité d’urgence, qui se sont réunis par vidéoconférence. Il a noté que le nombre de décès et d’hospitalisations notifiés chaque semaine continuait de diminuer, mais s’est dit préoccupé par le fait que les rapports de surveillance adressés à l’OMS ont diminué de manière significative, que l’accès aux interventions vitales demeure inéquitable et que la lassitude face à la pandémie continue de croître. Le Directeur général a annoncé la publication du Plan stratégique de préparation et de riposte 2023-2025 pour lutter contre la COVID-19, conçu pour guider les pays dans leur transition vers une gestion à long terme de la COVID-19. Ce Plan présente les mesures importantes que les pays doivent envisager dans cinq domaines : la surveillance collaborative, la protection de la population, des soins sûrs et évolutifs, l’accès aux mesures de lutte et la coordination des mesures d’urgence. Le Directeur général a remercié le professeur Houssin pour le leadership dont il a fait preuve à la tête du Comité au cours des trois dernières années, ainsi que chacun des membres et des conseillers du Comité pour leur expertise, leur dévouement et leur engagement.

Le représentant du Bureau du Conseiller juridique a informé les membres et les conseillers du Comité de leurs rôles, responsabilités et mandats en vertu des articles pertinents du RSI. Le Responsable des questions d’éthique du Département Conformité, gestion des risques et éthique a rappelé aux membres et aux conseillers leur devoir de confidentialité concernant les débats et les travaux du Comité, ainsi que leur responsabilité individuelle de divulguer à l’OMS en temps utile tout intérêt de nature personnelle, professionnelle, financière, intellectuelle ou commerciale susceptible de donner lieu à un conflit d’intérêts direct ou perçu comme tel. Aucun conflit d’intérêts n’a été relevé pour les membres et les conseillers présents.

Le président du Comité d’urgence, le professeur Didier Houssin, a présenté les objectifs de la réunion : donner un avis au Directeur général de l’OMS sur la question de savoir si la pandémie de COVID-19 continue de constituer une USPPI et examiner les recommandations temporaires adressées aux États Parties.

Bien que le risque évalué à l’échelle mondiale demeure élevé, les données montrent une réduction des risques pour la santé humaine principalement due à une immunité élevée de la population induite par l’infection, la vaccination ou les deux ; une virulence constante des sous-lignées Omicron du SARS-CoV-2 actuellement en circulation par rapport aux sous-lignées Omicron précédemment en circulation ; et l’amélioration de la prise en charge clinique des cas. Ces facteurs ont contribué à une baisse significative à l’échelle mondiale du nombre hebdomadaire de décès, d’hospitalisations et d’admissions en unité de soins intensifs liés à la COVID-19 depuis le début de la pandémie. Bien que le SARS-CoV-2 continue d’évoluer, les variants actuellement en circulation ne semblent pas être associés à une sévérité accrue.

L’OMS a fourni des informations mises à jour sur l’état de la vaccination mondiale et des éléments à prendre en compte concernant les implications de l’arrêt potentiel de l’USPPI. Le Comité a été informé que 13,3 milliards de doses de vaccins contre la COVID-19 ont été administrées dans le monde. Actuellement, 89 % des agents de santé et 82 % des adultes âgés de plus de 60 ans ont reçu une primovaccination complète (une ou deux doses initiales recommandées selon le schéma vaccinal), bien que la couverture dans ces groupes prioritaires varie selon les régions. 

Comme demandé par le Comité, le Secrétariat de l’OMS a donné un aperçu de l’état d’avancement de l’intégration de la surveillance de la COVID-19 dans le Système mondial de surveillance de la grippe et de riposte et des possibilités de rationalisation de cette démarche ; du processus d’émission de recommandations permanentes en vertu du RSI ; et des implications réglementaires potentielles sur l’autorisation d’utilisation d’urgence au titre du protocole EUL lorsqu’une USPPI prend fin. Étant donné que le Directeur général continuera d’autoriser l’utilisation au titre du protocole EUL, la fin de l’USPPI ne devrait pas affecter l’accès aux vaccins et aux produits de diagnostic qui ont déjà reçu une autorisation d’utilisation d’urgence. Les États Parties continueront d’avoir accès à ces vaccins et produits de diagnostic (à condition que les fabricants en poursuivent la production). Le Mécanisme COVAX continuera également à fournir des doses financées et un soutien à la livraison des produits tout au long de 2023 en fonction de la demande. Cette continuité peut permettre une transition en douceur de l’autorisation d’utilisation d’urgence au titre du protocole EUL à la préqualification des vaccins et des produits de diagnostic. Étant donné que la grande majorité des traitements utilisés pour traiter la COVID-19 sont des médicaments déjà homologués pour d’autres indications qui ont été réaffectés à cette fin, l’arrêt de l’USPPI ne devrait pas affecter leur statut réglementaire.

Session délibérative sur le statut de l’USPPI

Le Comité a examiné les trois critères d’une USPPI pour déterminer si la pandémie de COVID-19 les remplissait toujours, à savoir, une situation constituant : 1) un événement extraordinaire, 2) un risque pour la santé publique dans d’autres États en raison de la propagation internationale de la maladie, et 3) la nécessité potentielle d’une action internationale coordonnée. Ils ont débattu de la situation actuelle de la pandémie de COVID-19 et ont estimé que, bien que le SARS-CoV-2 ait circulé et continuera de circuler largement et d’évoluer, il ne s’agissait plus d’un événement inhabituel ou inattendu. Le Comité a reconnu que le Directeur général pourrait décider de convoquer un Comité d’urgence du RSI sur la COVID-19 à l’avenir si la situation l’exigeait.

L’USPPI liée à la COVID-19 a incité les pays à renforcer leurs capacités fonctionnelles, en particulier en ce qui concerne la coordination des mesures d’urgence, la surveillance collaborative, les soins cliniques, la communication sur les risques et l’engagement à communiquer. Le monde a accompli des progrès remarquables et impressionnants depuis la déclaration de l’USPPI en janvier 2020. Le fait que la COVID-19 puisse être considérée comme ne constituant plus une USPPI doit être envisagé comme une reconnaissance des efforts de coordination internationale et d’engagement en faveur de la santé mondiale.

Comme il l’a fait lors des réunions précédentes, le Comité a délibéré sur les avantages et les problèmes potentiels posés par le maintien de l’USPPI. Bien que l’USPPI ait été un instrument précieux pour soutenir la riposte mondiale à la COVID-19, le Comité a convenu que le moment était venu de passer à la gestion à long terme du SARS-CoV-2 en tant que problème de santé à caractère persistant.

Pour l’avenir, le Comité a suggéré que le Directeur général envisage de convoquer un comité d’examen du RSI pour formuler des recommandations permanentes sur les risques à long terme posés par le SARS-CoV-2, en tenant compte du Plan stratégique de préparation et de riposte 2023-2025 pour lutter contre la COVID-19. Dans le même temps, le Comité a noté que les États Membres négociaient actuellement l’Accord mondial sur la prévention, la préparation et la riposte face aux pandémies, discutaient des amendements au RSI et examinaient les dix propositions visant à bâtir ensemble un monde plus sûr en renforçant l’architecture mondiale en matière de préparation, de riposte et de résilience face aux urgences sanitaires (HEPR).

Le Comité a remercié le Secrétariat de l’OMS et les États Parties pour leur engagement soutenu et leur expertise technique, et a souligné que ce n’était pas le moment d’arrêter les travaux ou de démanteler les systèmes. Il a souligné qu’il sera essentiel de combler les lacunes constatées au cours de la pandémie. Il a également mis en évidence la nécessité de renforcer les systèmes de santé, de poursuivre la communication active sur les risques et la mobilisation communautaire, de mettre en œuvre une approche « Une seule santé » en matière de préparation et de riposte, et d’intégrer les activités de surveillance et de riposte à la COVID-19 dans les programmes de santé de routine. Le Comité a préconisé que l’OMS, les partenaires et les États Parties consacrent une attention et des ressources soutenues à la préparation et à la résilience face aux menaces émergentes.

===

Recommandations temporaires émises par le Directeur général de l’OMS à l’intention de tous les États Parties

Maintenir les acquis en matière de capacités nationales et se préparer aux événements futurs afin d’éviter l’apparition d’un cycle de panique et de négligence. Les États Parties devraient réfléchir aux moyens d’améliorer l’état de préparation des pays à de futures épidémies. Conformément aux orientations de l’OMS, les États Parties devraient mettre à jour leurs plans de préparation aux pandémies dues aux agents pathogènes respiratoires en intégrant les enseignements tirés des examens a posteriori effectués à l’échelle nationale et infranationale. Les États Parties devraient continuer à rétablir les programmes de santé affectés par la pandémie de COVID-19. (Préparation et résilience face aux menaces émergentes ; Renforcement de la planification de la préparation à une pandémie d’agents pathogènes respiratoires : exposé de politique ; Notes d’orientation de l’OMS sur la COVID-19 ; Examen des mesures de riposte aux situations d’urgence)

Intégrer la vaccination contre la COVID-19 dans les programmes de vaccination tout au long de la vie. Les États Parties devraient poursuivre leurs efforts pour accroître la couverture vaccinale contre la COVID-19 de toutes les personnes appartenant aux groupes hautement prioritaires (tels que définis par la feuille de route du SAGE d’avril 2023) avec les vaccins recommandés par l’OMS et continuer à remédier activement aux problèmes d’acceptation et de demande de vaccins avec les communautés. (Stratégie pour une vaccination mondiale contre la COVID-19 dans un monde en mutation — mise à jour : juillet 2022 ; Feuille de route du SAGE — mise à jour en mars 2023 ; Déclaration de bonnes pratiques sur l’utilisation des vaccins anti-COVID-19 ciblant différents variants ; Collaboration continue avec l’IVAC et d’autres entités pour résumer les études sur l’efficacité des vaccins ; Facteurs comportementaux et sociaux de la vaccination : outils et conseils pratiques pour parvenir à une adoption vaccinale élevée)

Rassembler les informations provenant de diverses sources de données de surveillance des agents pathogènes respiratoires afin de mieux connaitre la situation dans son ensemble. Les États Parties devraient continuer à communiquer à l’OMS les données sur la mortalité et la morbidité ainsi que les informations relatives à la surveillance des variants. La surveillance devrait comprendre des informations provenant d’une combinaison appropriée de populations sentinelles représentatives, de la surveillance fondée sur les événements, de la surveillance des eaux usées humaines, de la sérosurveillance et de la surveillance de certaines populations animales connues pour être à risque de contamination par le SARS-COV-2. Les États Parties devraient tirer parti du Système mondial de surveillance de la grippe et de riposte (GISRS) et soutenir la mise en place du Réseau mondial OMS de laboratoires pour les coronavirus (CoViNet). (Surveillance de la santé publique dans le contexte de la COVID-19)

Se préparer à l’autorisation des contre-mesures médicales dans les cadres réglementaires nationaux afin d’en assurer la disponibilité et l’approvisionnement à long terme. Les États Parties devraient renforcer leurs autorités réglementaires pour soutenir l’autorisation et l’utilisation à long terme des vaccins, des produits de diagnostic et des traitements. (Traitements et COVID-19 : lignes directrices évolutives ; Parcours de soins cliniques pour la COVID-19 ; Protocole OMS d’autorisation d’utilisation d’urgence ; Procédures de préqualification des vaccins ; Procédures de préqualification pour les dispositifs de diagnostic in vitro)

Continuer à travailler avec les communautés et leurs dirigeants pour mettre en place des programmes de communication sur les risques et de mobilisation communautaire (RCCE) et de gestion de l’infodémie qui soient solides, résilients et inclusifs. Les États Parties devraient adapter les stratégies et interventions de RCCE et de gestion de l’infodémie aux contextes locaux.

Continuer de lever les mesures sanitaires contre la COVID-19 dans le contexte des voyages internationaux, sur la base d’une évaluation des risques, et de ne pas exiger de preuve de vaccination contre la COVID-19 comme condition préalable aux voyages internationaux. (Note de synthèse provisoire : éléments à prendre en compte concernant les preuves de vaccination contre la COVID-19 pour les voyageurs internationaux ; Considérations politiques relatives à la mise en œuvre d’une approche fondée sur les risques pour les voyages internationaux dans le cadre de la COVID-19)

Continuer de soutenir la recherche pour améliorer les vaccins qui réduisent la transmission et qui ont un vaste champ d’application ; pour comprendre l’ensemble du spectre, de l’incidence et de l’impact de l’affection post-COVID-19 et l’évolution du SARS-COV-2 dans les populations immunodéprimées ; et pour élaborer des parcours de soins intégrés pertinents

Organisation Mondiale de la Santé

Happy
Happy
0 %
Sad
Sad
0 %
Excited
Excited
0 %
Sleepy
Sleepy
0 %
Angry
Angry
0 %
Surprise
Surprise
0 %

About Author