(Ouagadougou, le 16 avril 2024/ CHU-YO) L’image de Poko (nom d’emprunt) avait fait le tour de la toile il y a de cela deux semaines. Une image difficile et insoutenable à cause d’une grande masse tumorale du nez pendant, qui avait fini par défigurer la dame et qui pour s’alimenter devrait faire une série de gymnastiques. On apprend qu’elle a vécu 15 ans avec cette tumeur, qui fait partie des « tumeurs rares ». Pendant tout ce temps, « elle se cachait et refusait de sortir en public », explique le médecin lieutenant-colonel Nao Éric Edi Martial, spécialiste en ORL et chirurgie cervico-faciale du centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo, qui l’a opérée le lundi 15 avril avec son équipe.
Le gouvernement à travers le ministre en charge de la santé a autorisé la prise en charge intégrale et gratuite de la dame. Une prise en charge gratuite incluant les différents examens, le scanner, l’acte chirurgical, et l’hospitalisation….
Résidente dans la province de la kompienga, une zone à fort défi sécuritaire, la dame fut évacuée le 9 avril à Ouagadougou, par les éléments des forces armées nationales. Le Pr Nao explique : « l’exérèse de la masse tumorale a juste pris deux heures de temps au bloc ; l’intervention chirurgicale en elle-même n’est pas compliquée. Notre préoccupation c’était surtout la reconstitution du nez. Comme la masse avait détruit les cartilages sur nez, nous avions pensé au début à prélever les cartilages des oreilles pour la reconstitution du nez. Mais nous n’avons pas eu besoin car l’opération s’est bien déroulée. Une fois l’opération finie, la patiente n’avait pas besoin d’une reconstitution immédiate ; elle pouvait respirer sans problème. »
Etant en hospitalisation, la patiente après cicatrisation, « pourra bénéficier d’une reconstitution esthétique », fait savoir le Pr Nao.
Agée de 37 ans et mère d’enfants, la patiente est contente autant que l’équipe chirurgicale, mais « son mari l’est encore plus », relate le médecin militaire.
Le spécialiste fait savoir qu’il y a plusieurs cas d’anomalies du genre ou non dont les victimes se cachent et n’accèdent pas aux services de santé, sans doute par soucis financiers. Il se satisfait du fait que de nos jours il y a assez de spécialistes formés au pays et qui sont compétents ; ils n’ont juste besoin que d’équipements adaptés pour travailler. Pour lui, la bonne pratique en matière de prise en charge c’est d’amener les populations à consulter à tôt, à temps. Cela permet au praticien d’être efficace et de réduire par ricochet les taux de décès.
Service de communication du CHU Yalgado OUEDRAOGO
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