Burkina Faso : Mise en place de l'Examen Classant National dans le système de santé -

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Le Ministère de la Santé et Ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation ont animé, ce lundi 10 novembre 2025 à Ouagadougou, une conférence de presse conjointe consacrée à l’Examen classant national (ECN). Cette rencontre a permis d’expliquer les objectifs, les innovations et les perspectives de cette nouvelle réforme au cœur du Plan 1000×5 adopté par le Gouvernement lors du Conseil des ministres du 2 octobre 2025.

Les secrétaires généraux des deux départements ministériels ont présenté à la presse les contours de l’ECN, au cœur de l’initiative 1000×5, un plan ambitieux du gouvernement visant à former et déployer 1000 spécialistes de santé par an pendant cinq ans, soit 5000 d’ici 2030. Institué par arrêté conjoint le 4 février 2025, cet examen marque la fin du deuxième cycle des études en médicine et permet de classer les candidats selon le mérite en vue de leur orientation vers les différentes spécialités.

Selon les explications fournies, l’ECN poursuit quatre grands objectifs : assurer une sélection transparente et équitable des futurs spécialistes, harmoniser les formations selon les standards nationaux et internationaux, aligner les spécialités sur les besoins du système de santé, et renforcer la collaboration entre les ministères de la Santé et celui en charge de l’Enseignement supérieur.

L’épreuve inaugurale de l’ECN se tiendra les 15 et 16 novembre 2025 à l’Université Joseph KI-ZERBO, sous la supervision d’un comité scientifique indépendant. Elle comprendra trois séries de 120 questions à choix multiple, administrées via la plateforme numérique CampusFaso, garantissant rigueur, transparence et traçabilité du processus.

Le Secrétaire général du Ministère de la Santé, Dr Joël Arthur Kiendrébéogo, a précisé, au cours de la conférence de presse, que pour des raisons d’équité, le classement des candidats ne sera pas unique. En effet, les fonctionnaires déjà en activité et les étudiants en 6ᵉ année de médecine ou 5ᵉ année de pharmacie composeront les mêmes épreuves, mais seront classés séparément selon leur catégorie. Le choix des spécialités et des lieux de formation se fera ensuite par ordre de mérite : les mieux classés auront la priorité, tandis que les autres seront orientés selon les places disponibles.

Dr Joël Arthur Kiendrébéogo a ajouté que l’Examen classant national remplace désormais l’ancien concours d’internat des hôpitaux, devenu obsolète. L’ECN constitue l’unique voie d’accès à la spécialisation médicale pour les médecins, les pharmaciens et les chirurgiens-dentistes burkinabè. Les anciens concours de résidanat seront désormais réservés aux candidats étrangers.

Toutefois, les conférenciers ont par ailleurs indiqué que les spécialistes formés à l’étranger pourront toujours se présenter aux concours nationaux de recrutement, sous réserve de la reconnaissance officielle de leurs diplômes.

Le Directeur des ressources humaines du ministère de la Santé, Mamadou Traoré a expliqué certains aspects relatifs aux bourses. « Afin d’encourager la spécialisation, il est prévu un dispositif de bourses mensuelles pour les candidats classés par l’ECN et admis à un poste de spécialisation. Les montants varient selon le lieu de formation : 175 000 F CFA pour les études au Burkina Faso, 200 000 F CFA dans la sous-région, 300 000 F CFA pour les formations en Afrique hors sous-région et 500 000 F CFA pour celles suivies hors du continent. Les fonctionnaires admis seront mis en position de stage de formation conformément aux textes en vigueur ».

À travers la mise en place de l’ECN et celle du Plan 1000×5, le gouvernement burkinabè réaffirme sa volonté de transformer en profondeur le système de santé. Cette réforme vise à renforcer la souveraineté sanitaire du pays, en s’appuyant sur des compétences locales mieux formées, équitablement réparties et capables de répondre efficacement aux besoins croissants de la population.

Ministère de la Santé Burkina Faso