Lusaka – Sur tout le continent africain, les systèmes de santé fragiles sont souvent les premiers à faiblir lorsque survient une crise, ce qui a de profondes répercussions sur les vies, les moyens de subsistance et la santé, et provoque souvent des perturbations socio-économiques à long terme.
Renouvelant les efforts visant à protéger les communautés contre la menace croissante des urgences sanitaires, les ministres de la Santé réunis pour la soixante-quinzième session du Comité régional de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l’Afrique à Lusaka, en Zambie, ont convenu de prendre des mesures urgentes pour renforcer les capacités nationales à anticiper, répondre et se remettre des menaces pour la santé publique.
Le développement d’un personnel de santé solide et équitablement réparti a été au cœur des discussions. Les pays se sont engagés à accroître le recrutement, à assurer un déploiement équitable entre les zones urbaines et rurales et à investir dans la formation continue afin de préparer les professionnels de santé aux soins de routine et aux interventions d’urgence. Les établissements d’enseignement seront davantage impliqués afin d’aligner les programmes de formation sur les stratégies nationales et l’évolution des besoins en matière de sécurité sanitaire.
En 2025, l’OMS et ses partenaires ont répondu à plus de 21 urgences de santé publique sur le continent, allant des épidémies de variole, de choléra, de rougeole et de dengue à des crises humanitaires complexes provoquées par des conflits et des déplacements. Chaque intervention a nécessité une mobilisation rapide d’experts, de fournitures et de financements, souvent dans plusieurs pays à la fois, ce qui souligne l’implacable travail d’urgence dans la région.
« Nous ne pouvons plus nous permettre d’être pris au dépourvu », a déclaré le Dr Mohamed Janabi, directeur régional de l’OMS pour l’Afrique. « Notre région a réalisé des progrès significatifs ces dernières années, mais chaque situation d’urgence qui perturbe les systèmes de santé et compromet la santé et le bien-être des populations est une leçon importante à tirer. Nous devons mettre en place des systèmes résilients pour faire face aux urgences sanitaires tout en assurant efficacement les services de routine. »
Les ministres ont également souligné la nécessité d’intégrer la résilience au cœur de la prestation des services de santé, en particulier dans les zones fragiles et touchées par les conflits. Ils ont insisté sur l’importance de responsabiliser les dirigeants, d’améliorer les mécanismes de coordination et de garantir que les infrastructures et les services puissent résister aux chocs futurs. Les expériences passées serviront à orienter les améliorations à l’échelle du système et à renforcer la préparation à tous les niveaux.
Les ministres envisagent également d’associer étroitement les communautés à la planification de la préparation, de co-élaborer des systèmes d’alerte précoce avec les acteurs de première ligne et de renforcer les organisations locales en leur fournissant les outils et la formation nécessaires pour intervenir efficacement en cas d’urgence. Cette évolution vers une préparation localisée est considérée comme essentielle pour renforcer la confiance, accélérer les délais de réponse et garantir qu’aucune communauté ne soit laissée pour compte.
Les ministres ont reconnu que ces engagements doivent être soutenus par des ressources durables. À cette fin, ils ont convenu de mobiliser des financements nationaux afin que les efforts de préparation et de réponse ne dépendent pas uniquement des appels d’urgence extérieurs. Les ressources seront affectées là où elles sont le plus nécessaires, en première ligne, pour répondre aux besoins immédiats et au renforcement des capacités à long terme.
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