En Afrique, faire grandir un enfant en bonne santé reste un combat quotidien. Si des progrès notables ont été accomplis ces dernières décennies, les défis restent immenses. Inégalités d’accès aux soins, maladies évitables, malnutrition, absence de couverture vaccinale : les enfants africains paient encore un lourd tribut.
Une mortalité infantile encore trop élevée
Selon l’UNICEF, plus de 2,4 millions d’enfants africains de moins de 5 ans meurent chaque année, principalement de causes évitables : paludisme, pneumonie, diarrhée, complications néonatales. À cela s’ajoute la malnutrition, facteur aggravant qui contribue à près de 45 % des décès infantiles.
Cette mortalité cache de fortes disparités : les enfants des zones rurales, issus de familles pauvres ou vivant en situation de conflit sont les plus touchés. La majorité de ces décès pourrait être évitée par des interventions simples et accessibles : vaccins, antibiotiques, eau potable, allaitement maternel, moustiquaires imprégnées, soins néonataux de base.
Grandir en bonne santé : un droit, pas un privilège
La santé de l’enfant ne se limite pas à survivre. C’est aussi pouvoir grandir, apprendre et s’épanouir. Or, en Afrique, des millions d’enfants souffrent de malnutrition chronique (retard de croissance), d’absence de suivi médical, de troubles non diagnostiqués (troubles neurodéveloppementaux, anémies sévères, drépanocytose…).
Les systèmes de santé, souvent fragiles et sous-financés, peinent à assurer un suivi pédiatrique régulier. Le personnel soignant est parfois rare ou mal formé, et les médicaments pédiatriques restent inaccessibles dans de nombreuses régions.
Quand l’éducation et la santé marchent main dans la main
Un enfant en bonne santé apprend mieux. Inversement, un enfant malade ou malnutri a plus de risques d’abandonner l’école, ce qui perpétue le cycle de pauvreté et de vulnérabilité. Investir dans la santé des enfants, c’est aussi investir dans l’avenir économique et social du continent.
Les programmes de santé scolaire, de nutrition et de sensibilisation communautaire peuvent jouer un rôle majeur pour réduire les inégalités.
Des solutions africaines existent
Heureusement, de nombreuses initiatives locales émergent : cliniques mobiles, agents de santé communautaire, campagnes de vaccination intégrée, applications mobiles pour le suivi des enfants, etc. Ces actions montrent que des solutions efficaces sont possibles, même avec des moyens limités, à condition d’être soutenues et adaptées aux réalités locales.
- Faire de chaque enfant une priorité
La santé de l’enfant africain ne peut plus être reléguée au second plan. Elle doit devenir une priorité absolue des politiques de santé et de développement. Les États, les partenaires internationaux, les communautés et les familles doivent unir leurs efforts.
Chaque enfant a droit à un départ dans la vie en bonne santé. Ce n’est pas une faveur, c’est un droit.
Dr F Abolore
Références
UNICEF – La situation des enfants dans le monde
https://www.unicef.org/fr/situation-des-enfants-dans-le-monde
OMS – Faits et chiffres sur la santé des enfants
https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/children-reducing-mortality
UNICEF Afrique de l’Ouest et du Centre
https://www.unicef.org/wca/fr
Partenariat pour la Santé de la Mère, du Nouveau-né et de l’Enfant (PMNCH)
https://pmnch.who.int/
Banque mondiale – Indicateurs de développement
https://databank.worldbank.org/
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