L’OMS publie de nouvelles lignes directrices pour prévenir les grossesses chez les adolescentes et améliorer la santé des filles

0 0
Read Time:4 Minute, 57 Second

Afin de lutter contre la principale cause de décès dans le monde chez les filles âgées de 15 à 19 ans, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) publie aujourd’hui de nouvelles lignes directrices visant à prévenir les grossesses chez les adolescentes et les complications sanitaires significatives qui en découlent.

 

Ces lignes directrices préconisent, notamment, des mesures rapides pour mettre fin aux mariages d’enfants, prolonger la scolarité des filles et améliorer l’accès aux services et aux informations en matière de santé sexuelle et reproductive, autant de facteurs essentiels qui permettent de réduire le nombre de grossesses précoces chez les adolescentes du monde entier.

 

« Les grossesses précoces peuvent avoir de graves conséquences physiques et psychologiques pour les filles et les jeunes femmes et sont souvent le résultat d’inégalités fondamentales qui affectent leur capacité à déterminer leurs relations et leur vie », affirme la Dre Pascale Allotey, Directrice du Département Santé sexuelle et reproductive de l’OMS et du HRP, le programme spécial des Nations Unies en matière de recherche, de développement et de formation à la recherche en reproduction humaine. « Pour lutter contre ce problème, il faut donc créer des conditions propices à l’épanouissement des filles et des jeunes femmes, en veillant à ce qu’elles puissent poursuivre leur scolarité, être protégées contre les violences et la coercition, accéder à des services de santé sexuelle et reproductive qui respectent leurs droits, et disposer de véritables choix quant à leur avenir. »

 

Chaque année, ce sont plus de 21 millions d’adolescentes qui tombent enceintes dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Il s’agit pour la moitié d’entre elles environ de grossesses non désirées. Les grossesses précoces, qui ont des répercussions sur la scolarité des filles, leurs relations sociales et leurs perspectives d’emploi, peuvent créer des cycles de pauvreté intergénérationnelle qu’il est difficile de briser. Elles comportent également de graves risques pour la santé, notamment des taux comparativement plus élevés d’infections et de naissances prématurées, ainsi que des complications dues à des avortements non sécurisés, liés à des difficultés particulières d’accès à des soins sans danger et respectueux des personnes.

 

Les raisons des grossesses précoces sont diverses et interdépendantes, notamment les inégalités entre les genres, la pauvreté, le manque d’opportunités et l’impossibilité d’accéder aux services de santé sexuelle et reproductive. Il existe une forte corrélation avec le mariage des enfants : dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, 9 naissances sur 10 chez les adolescentes concernent des filles qui ont été mariées avant l’âge de 18 ans.

 

Les lignes directrices recommandent que des efforts globaux soient déployés pour offrir des alternatives viables aux mariages précoces en renforçant la scolarisation, l’épargne et les perspectives d’emploi des filles. Si toutes les filles terminaient leurs études secondaires, on estime (en anglais) que les mariages d’enfants pourraient être réduits de deux tiers. Pour les filles les plus à risque, les lignes directrices recommandent d’envisager des mesures incitatives pour favoriser l’achèvement de l’enseignement secondaire, telles que des allocations financières ciblées ou des programmes de bourses d’études. Elles recommandent en outre l’adoption de lois interdisant le mariage avant l’âge de 18 ans, conformément aux normes relatives aux droits humains, et la participation communautaire afin d’empêcher cette pratique.

 

« Le mariage précoce prive les filles de leur enfance et a de graves conséquences sur leur santé », selon la Dre Sheri Bastien, spécialiste de la santé sexuelle et reproductive des adolescents et adolescentes à l’OMS. « L’éducation est essentielle pour changer l’avenir des jeunes filles, tout en donnant aux adolescents – garçons et filles – les moyens de comprendre le consentement, de prendre leur santé en main et de lutter contre les profondes inégalités entre les genres qui continuent d’être responsables des taux élevés de mariages d’enfants et de grossesses précoces dans de nombreuses régions du monde. »

 

Les recommandations soulignent la nécessité de veiller à ce que les adolescents et adolescentes puissent accéder à des services de santé sexuelle et reproductive de qualité et adaptés à leurs besoins, y compris des méthodes de contraception. Dans certains pays, l’accès aux services est conditionné par le consentement d’un adulte, ce qui constitue un obstacle important à leur utilisation. Les jeunes filles qui tombent enceintes doivent également pouvoir accéder à des soins de santé de qualité et respectueux de leur personne pendant et après la grossesse et l’accouchement, sans stigmatisation ni discrimination, ainsi qu’à des soins sécurisés liés à l’avortement.

 

Enfin, une éducation complète à la sexualité (en anglais) est essentielle, tant pour les garçons que pour les filles, afin qu’ils sachent où accéder aux services et comment utiliser les différents types de contraception. Il a été démontré qu’elle réduisait les grossesses précoces, retardait le début de l’activité sexuelle et améliorait les connaissances des adolescents et adolescentes sur leur corps et leur santé reproductive.

 

Ces lignes directrices sur la prévention des grossesses chez les adolescentes sont une mise à jour d’une édition précédente datant de 2011. Elles se concentrent particulièrement sur la lutte contre le mariage des enfants et l’amélioration de l’accès et de l’utilisation de la contraception par les adolescents et les adolescentes. Elles complètent les orientations de l’OMS relatives aux services de santé destinés aux adolescents et adolescentes, à l’éducation complète à la sexualité et à la violence fondée sur le genre.

 

Au niveau mondial, des progrès sont réalisés en matière de réduction des grossesses et des naissances chez les adolescentes. En 2021, on estimait qu’une fille sur 25 avait accouché avant l’âge de 20 ans, contre une sur 15 deux décennies auparavant. Des disparités importantes subsistent. Dans certains pays, c’est chaque année près d’une adolescente (15-19 ans) sur 10 qui donne naissance.

Organisation Mondiale de la Santé

 

Happy
Happy
0 %
Sad
Sad
0 %
Excited
Excited
0 %
Sleepy
Sleepy
0 %
Angry
Angry
0 %
Surprise
Surprise
0 %

About Author