Les autorités sanitaires de la République Démocratique du Congo RDC ont déclaré le 23 avril 2022 une épidémie de maladie à virus Ebola (MVE) après la confirmation d’un cas à Mbandaka, chef-lieu de la province de l’Équateur (nord-ouest du pays). Il s’agit de la troisième flambée épidémique dans cette province depuis 2018.
A ce jour la RDC a enregistré trois cas confirmés tous décédés et ayant tous les 3 des liens familiaux. 492 contacts ont été enregistrés et suivis. Selon la classification faite par l’OMS, le risque de propagation de l’épidémie est élevé pour la RDC, modéré au niveau de la région et minime au niveau global.
La République du Congo, partageant une longue frontière avec la zone en épidémie, est le pays le plus à risque en y ajoutant les mouvements importants de populations (marchés forains) entre cette zone en épidémie et les régions côtières du Congo. Le département de la Likouala, avec ses 4 villages de l’axe fluvial (Liranga, Ndzossi, Mombezele et Gondele), est le plus à risque. Après la déclaration de l’épidémie, au niveau central, l’équipe de notre Bureau s’est réunie avec les collègues du ministère de la santé (Direction de l’épidémie et de la lutte contre la Maladie ou DELM) pour évaluer le niveau de préparation du pays, lequel a montré la présence d’une équipe d’intervention rapide.
Le laboratoire national dispose des appareils pour tester les échantillons des malades chez qui on suspecte la MVE, les kits de préventions et contrôles des infections sont disponibles au niveau de la CAMEPS et peuvent être réquisitionnés à tout moment, les outils de la surveillance sont mis à jour (les fiches de définitions des cas, les fiches de listages des contacts, les fiches de suivi des contacts).
Au niveau périphérique, l’OMS a déployé depuis le 1er mai un épidémiologiste de l’équipe des urgences de notre bureau OMS Congo pour appuyer les équipes de la Likouala dans la préparation au niveau départemental et plus encore au niveau des zones de l’axe fluvial qui sont les plus à risque. Une coordination départementale est mise en place sous la direction des autorités locales de la Likouala. Le renforcement de la surveillance au niveau des points d’entrée et des points de contrôle, de la surveillance dans les formations sanitaires (médecine moderne et traditionnelle ainsi que les maisons de prières) et de la surveillance des décès sont en cours.
En plus, un mécanisme de collaboration transfrontalière est engagé avec les collègues de la RDC par la création de la cellule de recherche des contacts déplacés, perdus de vue et jamais vus. Ainsi ce partage d’information, grâce à la technologie numérique, permettra de prendre des actions en temps réel. Tout ceci va contribuer à une détection précoce des cas. Enfin, nous envisageons également une vaccination des personnes à risque dans ces zones du département de la Likouala, en particulier les agents de santé.
Cependant, le besoin absolu de l’engagement communautaire pour bien mener nos actions et atteindre de bons résultats est important. Pour ce faire, la communauté doit alerter devant tout cas suspect de MVE en se basant sur la définition communautaire des cas, orienter les malades vers les formations sanitaires, surtout les malades qui proviennent des régions à risque du nord, alerter tout cas de décès communautaire pour permettre aux services de santé de mener une rapide investigation.
Enfin, les communautés doivent respecter les mesures de prévention contre la MVE qui sont à peu près similaires à celles déjà mises en place dans le cadre du COVID-19 ; il s’agit de : se laver régulièrement les mains, éviter les salutations de la main, éviter de manipuler les animaux morts dans la brousse.
Source: https://www.afro.who.int/fr
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