Burundi : Lutte contre le paludisme : La jeunesse mise à contribution à travers le projet « Ecoliers contre le paludisme »

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L’objectif de cette initiative innovante est d’impliquer activement la couche juvénile, qui constitue l’une des franges les plus vulnérables, à la lutte pour l’élimination de ce fléau.



Originaire de la commune de Giteranyi dans la province de Muyinga au nord du Burundi, Pacifique GAHUNGU*, âgé de 12 ans, est élève à l’école fondamentale Ruzo II. Il fait partie des 4900 jeunes impliqués dans le projet « Ecoliers contre le paludisme » et il en est fier : « Je suis très heureux de participer à la lutte contre le paludisme dans ma commune. Cette maladie fait beaucoup de dégâts ici et avec la formation que j’ai reçue dans le cadre de ce projet, je vais pouvoir contribuer à la lutte contre cette maladie en informant les membres de ma communauté sur les causes du paludisme et les mesures de prévention à observer pour l’éviter », témoigne le jeune écolier.

En effet, dans le cadre de la lutte contre le paludisme, première cause de morbidité et de mortalité au Burundi, l’Association Action de Lutte contre la Malaria au Burundi (A.LU.MA- BURUNDI), en collaboration avec le Programme National intégré de lutte contre le Paludisme (PNILP), le Ministère de l’éducation nationale, avec l’appui de l’OMS sur financement du Gouvernement du Japon, met en œuvre le projet dénommé « Ecoliers contre le paludisme ». L’objectif de cette initiative innovante est d’impliquer activement la couche juvénile, qui constitue l’une des franges les plus vulnérables, à la lutte pour l’élimination de ce fléau, véritable problème de santé publique dans le pays, comme l’explique l’Ambassadeur Albert MBONERANE : « Dans notre pays, beaucoup de gens meurent du paludisme par ignorance. Nous nous sommes rendus compte que l’un des canaux les plus appropriés pour transmettre le message à une masse critique de population c’est de passer par les écoliers, les enfants et les jeunes. Si cette importante couche de la population parvient à comprendre que le paludisme est une maladie dangereuse mais qu’on peut prévenir et éviter à travers l’adoption de bonnes pratiques, nous sommes sûrs que le message va atteindre un plus grand nombre et ce serait une combinaison d’énergies pour réduire le taux de mortalité liée au paludisme », confie le Représentant légal d’A.LU.MA- BURUNDI.

Lancé le 16 février 2023 à Ngozi, le projet « Ecoliers contre le paludisme » est une stratégie qui vise à sensibiliser les écoliers et leurs proches sur la lutte contre le paludisme et les mesures de prévention et de prise en charge, en utilisant des moyens ludiques sous forme de jeux de dominos dans les écoles ciblées, mais aussi d’un mini plan de lutte contre le paludisme et d’un concours de théâtre inter – écoles sur la thématique, afin de minimiser les rumeurs qui pourraient survenir.

Nous sommes sûrs que le message va atteindre un plus grand nombre et ce serait une combinaison d’énergies pour réduire le taux de mortalité liée au paludisme

Pour la phase pilote du projet, deux provinces sanitaires ont été choisies, en raison de ce qu’elles sont considérées comme plus endémiques et pourvoyeuses de cas de paludisme dans le pays. Il s’agit de Ngozi et de Muyinga où 25 écoles ont été ciblées pour bénéficier des séances de formation et de sensibilisation. Après quelques mois d’activités, l’Ambassadeur Albert MBONERANE se félicite des résultats obtenus. « A la suite des ateliers de formation et de sensibilisation, nous avons organisé une compétition entre les meilleurs élèves retenus pour apprécier leur niveau de compréhension, d’assimilation et de prise de conscience.  J’ai été surpris de voir des jeunes de la 5ème et 6ème année répondre avec enthousiasme aux questions qu’on leur posait, au point d’obtenir des scores de 100%. Cela m’a touché profondément, surtout quand les élèves eux-mêmes manifestaient leur curiosité pour savoir quoi faire dans telle ou telle situation. C’est la preuve de leur engagement à jouer ce rôle d’acteurs de lutte contre le paludisme. Certains écoliers avec qui j’ai échangé m’ont confirmé qu’ils sont désormais prêts à aller prêcher la bonne nouvelle autour d’eux, afin que la population soit consciente des signes du paludisme et des mesures pour s’en prémunir », soutient Albert MBONERANE.

Parmi ces « écoliers contre le paludisme », il y a Révérien NDUWIMANA* de l’école fondamentale de Busiga dans la province sanitaire de Ngozi qui témoigne : « la sensibilisation dont j’ai bénéficiée est une très bonne chose pour moi. Avec toutes les informations qu’on nous a communiquées, je sais désormais comment on attrape le paludisme, ce qu’il faut faire pour éviter cette maladie. La chose la plus importante que j’ai apprise c’est que nous devons préserver notre environnement en faisant en sorte qu’il soit sain et aussi dormir sous la moustiquaire imprégnée d’insecticide pour se mettre à l’abri de la maladie », déclare le jeune écolier. 

L’exécution de ce projet a été facilitée par l’OMS dont Albert MBONERANE salue l’appui. « Le soutien de l’OMS nous a permis de produire des outils de communication comme le livret intitulé « je suis un bon combattant dans la lutte contre le paludisme » qui donne toutes les informations pratiques sur le paludisme, des symptômes à la prévention en passant par la prise en charge. Nous avons aussi produit et diffusé des spots sur les radios communautaires : la Radio Voix de la Réconciliation, Diocèse de Muyinga et la Radio UMUCO FM émettant de Ngozi, pour conscientiser les populations. 

Grâce à l’aide de l’OMS, nous avons également pu motiver les formateurs et les mobilisateurs et doter les écoles de kits sanitaires pour l’assainissement des salles de classe et le lavage des mains », explique le Représentant légal d’A.LU.MA- BURUNDI. 
Cependant, en attendant qu’une évaluation proprement dite ne soit initiée pour mesurer l’impact de la phase pilote de ce projet sur la prévalence du paludisme au Burundi, l’Ambassadeur Albert MBONERANE souhaite pouvoir toujours compter sur l’OMS et d’autres partenaires pour l’extension du projet vers d’autres établissements scolaires du pays.

« Mon ardent désir est que toutes les écoles sur toute l’étendue du territoire national puissent bénéficier de ce projet, afin que l’ensemble de la population soit informé sur les ravages du paludisme et les moyens de l’éviter. Si les élèves et écoliers arrivent à disséminer ces informations et bonnes pratiques sur le paludisme, nous sommes sûrs et certains que nous viendrons à bout de cette pathologie », espère Albert MBONERANE.

L’ancien ministre de l’environnement au Burundi plaide pour « une meilleure collaboration entre les différents secteurs des ministères de la santé publique, de l’éducation nationale, de l’environnement pour des résultats plus probants. Nous savons que le paludisme reste la principale cause de morbi-mortalité au Burundi, et surtout maintenant que la planète terre fait face aux changements climatiques, un des principaux facteurs de la prolifération des moustiques. Levons-nous donc ensemble pour mener un combat commun contre ce fléau en vue de son élimination totale au Burundi, et ce pour une bonne santé pour tous et un développement durable. », lance Ambassadeur Albert MBONERANE, à l’occasion de l’édition 2023 de la Journée mondiale de lutte contre le paludisme.

Distribué par APO Group pour World Health Organization (WHO) – Burundi.

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